J’étais excité comme une puce depuis que le voyage et la course était bouclé. Je savais aussi qu’un beau défi m’attendait car je n’avais fait qu’une seul fois une course de plus de 80km si montagneux et j’avais bien hâte de manger du D+, des kilomètres et aussi des calories car oui faut en prendre avec tous ceux que je perd 😉

Apres une pubalgie qui m’aura bien gêné en début d’année il a fallu faire une préparation optimale pour pouvoir dire d’être en forme le jour J et surtout pouvoir venir a bout de cette belle traversée car c’es pas une course pour les rigolos j’ai bien l’impression 🙂

Les valises sont ok avec tout ce qu’il faut pour passer de bonnes vacances (tongs, short de bain…) et oui car faut bien penser a l’après course aussi!

 

 

 

C’est bien beau les valises mais le plus important pour être a bon port c’est l’avion qui va oui y emmener et d’ailleurs c’est deux jour avant qu’on apprend avec Judith que l’aéroport de Madère  fait parti des plus dangereux du monde…EUHHH ça s’annonce bien surtout quand on sait que encore deux jours avant plusieurs collègues étaient bloquées a Lisbonne à cause de vent trop violent pour atterrir. Apres un petit CHECK sur la météo ça a l’air d’être bon signe pour notre vol. Bon heureusement car l’avion aura réussi son atterrissage au bout du deuxième essai a cause du vent. Ca fait bizarre surtout quand tu vois tes voisins reprendre le papier explicatif en cas de crash ou tout autres problèmes 🙂

 

 

 

 

Une fois sur la terre ferme direction Machiaco pour récupérer les dossards avant une ballade de décrassage et la Pasta party dans un cadre plutôt bien sympa. Le lendemain un petit footing pour tester ce mollet droit contracturer depuis une semaine, encore des piques bien aigue présent et cela ne rassure pas trop pour le lendemain mais on verra bien car des fois e corps humain est vraiment incroyable. Pour ne pas trop y penser c’est parti pour une visite de Funchal, bronzette en bord de mer et j’ai failli oublier un bonne glace artisanale deux boules qui soulage les petits bobos 😉

 

 

 

L’heure du départ approche à grand pas et pour faire passer le temps plus vite go au dodo. Bizarrement aucun stress et donc une nuit plutôt bonne pour une veille de course, bon signe ou pas on le verra mais en tout cas mon objectif premier est de franchir cette belle arche d’arrivée!!   Après avoir dégommer un bon gâteau sport, on prend la route pour Machico car la navette est prévue pour 5h du mat et après un dernier check à ma matos obligatoire je laisse Ju et file dans la navette pour rejoindre Sao Vicente qui est le lieu du départ. Il y a comme une odeur de tension pendant le trajet et les trombes d’eau qui commencent a tomber n’aide pas non plus a apaiser les coureurs. Une fois à Sao Vicente, je prend refuge dans le gymnase et je retrouve mes potes Franco/Suisse Alexis et Marc. A quelques minutes du départ des officiels nous demandent d’aller sous l’arche de départ mais personnes n’a l’air motivé vue les seaux d’eau qui tombe dehors mais vers 6h55 c’st le moment ou jamais :). J’allume ma balise GPS que l’organisateur à donner au 10 favoris de la course, je visse la capuche sur la tête et vamos pour affronter la pluie. Le speaker fait chauffer l’ambiance sous l’arche, bon il fait pas trop froid mais en 2 min on est déjà trempé jusqu’au os.

 

 

 

7H05 signe le lacher de fauves, oui on a 5min de retard mais c’est pas pour ça qu’on va essayer de les rattraper 😉 surtout que le début du parcours n’est pas propice pour s’enflammer vue la montée et son fort pourcentage. Je suis vite dans les 5-10 premier au coté de mon pote Alexis mais aussi de Germain Grangier et Yann Alarcon. Un coureur part un peu plus vite et ce n’est autre que Julien Jorro un autre frenchy qui est présent sur la course. Je vous rassure il n’y a pas que des français bien au contraire!

La fin de la montée nous emmène à un levada  qu’on longe quelques km, les places reste identique et c’est dans une descente bien boueuse que la course va commencer. Je reste sage comme une image et comme je sais que la route va être encore longue je prend zéro risque dans ce passage et laisse filer Alexis. Une nouvelle montée s’enchaine et je reprend déjà quelques places et ça sera le début d’un bon bout de chemin avec Yann, Germain et Audrey la première féminine qui est en train de nous impressionner d’ailleurs. Le dénivelé passe très vite et on se retrouve rapidement au sommet. Cette montée signera le début du zigzag avec les concurrents du MIUT 115km. Une descente et hop nous voici déjà au premier ravit du km14. Et la que vois je?! Pleins de pot de 1KG de Nutella….je me dis « reste calme et ne craque pas car tu es en course YOYO!! » Bon je vous avoue quand même avoir pris entre deux bout de banane une petite biscotte tartinait de Nutella 🙂 MIAM-MIAM

Une mini descente pour avaler les provisions et là devant nous se dresse THE BIG montée ultra pente le long d’une canalisation d’eau. C’est tout droit dans le pentu avec des passage avec les mains mais ces 300m de D+ sont vite avalé et c’est ainsi la fin du passage ou j’aurai presque pu embrasser les chaussures de Yann vue l’inclinaison de la pente :).

Une partie roulante et une autre longue montée s’en suit et ces km verra notre groupe passer de 4 à 5 coureurs avec la venu d’un portugais que je verrais un moment à mes trousses. Sous le Pico Grande on bascule en direction du prochain ravito km 27.

 

 

J’en profite pour remplir mes flasques et prendre quelques petit truc a grignoter mais avant de sortir du ravito c’est le moment ou l’organisation nous contrôle le matos obligatoire. Je sors tout jusqu’a la pile de rechange et je repars seul avec Audrey dans le viseur. Je reviens vite sur elle et on engage la conversation et je commence a comprendre le pourquoi du comment elle se trouve a cette place vue son palmarès et son coach. Notre groupe de 5 est disloqué: Germain a pris quelques secondes d’avance avec un ravito express, le portugais est à mes trousses et Yann est derrière . Le début de la longue montée vers le Pico Ruiro commence et je distance Audrey en lui souhaitant une belle course. Je sais que cette ascension va être longue avec presque 1500 de D+ donc je sais qu’il fut que je gère un maximum cette partie de course pour être encore frais la haut. Après quelques kilomètres je suis surpris de voir plus haut Olivier du Team et je sais direct qu’il ne va pas super bien car je pensais même pas le rattraper. Je l’encourage de loin et une fois a sa hauteur on échange quelques mots et j’essaye de le booster au mieux même si je me doute qu’il est des un moment difficile. J’ai toujours le portugais sur mes talons quelques mètres derrière moi mais je me soucis que de moi et je fais ma course. Dans cette montée je me suis souvent canaliser en me disant « yo en mode rando, en mode rando »…Oui je sais je me parle mais fut bien s’occuper l’esprit et même en me calmant j’arrive a décrocher petit a petit mon poursuivant avec des relances. Je sais que je suis dans un bon jour, enfin j’en ai l’impression mais je sais aussi que la route et encore longue et que je ne suis pas encore a mi-parcours donc prudence. Le vent se lève de nouveau et le froid qui va avec, c’est donc le moment de ressortir le K-Way du sac pour pas attraper la goutte au nez.  A 400m du sommet du Pico Ruiro on bascule sur la gauche pour passer par le ravito du Km 39. Belle ambiance dans ce refuge avec des bénévoles toujours aussi agréable, ça fait plaisir et ça donne la banane pour continuer!! Une fois recharger en boisson et les mains pleine je pars a l’assaut de la transition jusqu’au Pico Arieiro qui annonce un des passage les plus spectaculaires de la course.

Je profite un max du paysage et de la chance de pouvoir parcourir ces chemins presque seul, sans touristes!! (ça ne sera pas le cas 4 jours plus tardsur le retour de notre ballade sur cette même partis avec des dizaines et des dizaines de touriste en file indienne) Bon bref je surkiffe ce passage entre escaliers, tunnels, chemins en balcon et crête!!! Et cerise sur le gâteau j’aperçois au loin Julien Jorro mais je reste concentré en essayant tout de même de mettre du rythme dans les relance car je me sais actuellement 5ème donc chaque place est bonne a prendre. Plus les km passent et plus je me rapproche de Julien mais aussi d’un autre concurrent  que je pensais être un coureur du 115km mais j’arrive a voir avec ma super méga vision de taupe 😉 la couleur de son dossard et…. youpi c’est un gars de ma course et je commence à penser a une possible 3ème place. Bon bref c’est bien beau de penser mais avant faut les rattraper quand même et c’est dans l’ultime montée avant d’arrivée au Pico, un passage très pente avec des marches ultra casse patte que je rattrape le premier et je le distance de suite. Julien n’est plus très loin et c’est dans les 500 derniers mètres que je le rattrape. Je me cale dans ses belles chaussures rouge pétante et on bascule au sommet ensemble.

 

 

Ce moment signera le début d’un long et bon moment …enfin plusieurs heures même de  papotage en tout genre :). Je le connaissais de nom, je connais son palmarès enfin les grandes lignes pas les courses aux saucissons tout de même et c’est plutôt sympa de pouvoir échanger avec un champion aussi sympa qui fait partie des « men in black » 🙂 Bon si vous ne comprenez pas c’est sans doute que vous n’avez jamais vue sa tenu de team. On file a un bon rythme et on arrive vite au ravito du km 49. C’est la première fois ou je vois Judith qui après avoir fait le mini MIUT de 16km à filé ici pour me faire un ravito express, multitache ma Ju!! Je demande aussi des news d’alex et j’apprend qu’il est a 8-10min devant en seconde position. TOP les nouvelles et c’est le moment pour notre duo de choc de repartir car on est pas là pour acheter du terrain même si cette île est vraiment sublime.

On arrive encore à bien relancer entre deux sujets de conversation et on arrive au dernier bon morceau de la course avec une descente et une montée de 600m de dénivelé qui nous fera  rejoindre le ravito du km 59. Ju viens a notre rencontre pour nous encourager et nous donner des écarts. Je lui demande de faire un pointage avec nos poursuivants pour savoir ce qu’il se passe derrière nous. De nouveau un ravito express, un cou de trempette car il commence a faire bien chaud et vamos on repars pour une longue descente roulante jusqu’au ravito du km 67. On commence a doubler beaucoup de monde de la marathon race et les zigzag usent tout de même. On s’encourage tous mutuellement et ça c’est top, l’esprit trail que j’aime tant!!

 

 

 

Je commence à avoir très chaud, je tourne la casquette et je m’arrose la nuque et le visage car pas a l’abris d’un coup de chaud. On arrive enfin au ravito et Ju nous annonce 10min d’avance sur notre poursuivant donc ça rassure un peu même si on sait bien qu’il ne faudra pas s’endormir car derrière ils auront les dents longue. une fois bien ravitaillé on repars a l’assaut d’une partie en foret qui va me faire un grand bien au niveau de la chaleur puis viens une descente ultra pentu, on descend bien mais je m’aide au maximum de la corde mis en place car en plus d’être technique et pente cette partie est bien boueuse mais elle nous fait vite arriver de nouveau a un ravito qui sera le dernier de la course donc on prend quelques minutes pour être sur de pas finir a sec en fin de course vue la chaleur qu’il commence a faire.

 

10km!! Il reste 10km!!! C’est peu et beaucoup à la fois surtout quand tu as déjà 75km dans les gambettes mais le perspectives d’un podium sur une telle course ça donne des ailes et sans boire du redbull en plus (pour le placement de produit promis j’ai pas de sponsoring avec eux)

Le passage qui nous attend fait aussi partie des endroits phare de la course avec un magnifique chemins balcons à flanc de falaise et à plus de 300m au dessus de la mer. Je mène notre duo sur ces 5km en essayant de relancer un maximum car il a beau être magnifique ce passage, il reste tout de même usant avec beaucoup de petit coup de Q pour casser la vitesse de croisière. On vire ensuite sur un chemin a droite et je passe mon relais à Julien pour les derniers kilomètre de course. Apres une petite descente on arrive sur un étroit chemin qui nous fait longer un levada. C’est chouette, on a pas besoin de réfléchir car c’est plat mais qu’est ce que c’est long 🙂 Au loin au croit a chaque fois que ça va être le moment de descendre sur la ligne d’arrivée mais non. Machico se fait désirer et c’est bientôt la délivrance!!!

 

 

 

 

On l’aperçoit enfin et on commence a réaliser que le podium est pour nous!! Bon vous l’aurait compris j’espère?! Que après avoir parcouru plus de 40km ensemble on va pas se départager par un sprint mais plutôt savourer de ce moment tellement incroyable d’une arrivée main dans la main!!! <3

 

 

 

Une dernière descente, un franchissement de pont et nous voici nous voila sur la dernière ligne droite de cette course si BELLE avec un grand B. On profite de ce moment car comme me le dit Julien c’est pas tous es jours qu’on vit des moments comme celui ci! Pour en arriver là il y a des sacrifices, des heures d’entrainements avant ou après des longues journées de boulot, sous la pluie, la neige, le soleil un peu quand même, des blessures, des doutes, des déceptions et du coup quand tout fonctionne à merveille il faut profiter du moment présent et KIFFFFFEEEEERRRRRRRR!!!!! Avant de passer la ligne je cherche Ju car sans elle je ne sais pas si cette Perf était envisageable, un petit bisous et je reprend la main de mon binôme pour passer cette belle arche après 10h23 d’une course où tout se sera passer comme sur des roulettes, comme dans mes rêves!!!

 

 

 

 

Le MIUT 85: j’en ai rêvé et je l’ai fait!!!!

Mini point matos car oui je cours pas a poil et pied nu, je mange pas des plantes en course et ne bois pas dans les flaques d’eau 😉

Vous allez me dire « allez il va nous dire que tout est beau et rose » et en effet c’est presque ça car si ça serait le contraire je serais muet comme une carpe promis 🙂

Mes pieds remercie mes Salming T5 pour leur confort tout au long des 85km. Zéro tracas, Zéro bobo!!

Mes fesses et ma tenue Craft les remerci aussi car grâce à elles ou plutôt leurs semelles vibram elles n’ont jamais gouté au solde cette île!

Et sans oublier mon sac et mon porte bâton Arch Max qui sont d’un confort d’utilisation au top avec des rangements bien pensés et aucun ballottement. Sans aucun doute le meilleur sac que j’ai depuis que je cours!

A bientôt pour de nouvelles aventures 🙂