Le weekend dernier, nous étions à Rousset (à l’est d’Aix en Provence) pour participer au 37km du Trail de la Sainte Victoire. Une belle course, très bien organisée, dans un cadre magnifique et sous le soleil ! Tout ceci nous a souris puisque nous revenons tous les deux avec un podium. Merci à Serge Cordier ainsi qu’à toute l’équipe d’organisation pour ce weekend ! Nous vous proposons un retour sur la course sous forme de regard croisé…

Yann : un mois tout juste après le Trail des 3 Châteaux, j’opte pour le 37km car le grand parcours de 58km est trop exigeant à 4 semaines de l’Ardéchois. Après une grosse période d’entraînement je suis un peu émoussé et même si j’ai bien levé le pied ces derniers jours je sens que je suis encore un peu fatigué. L’objectif du jour est de se faire plaisir et si possible de ne pas terminer trop entamé afin de reprendre rapidement le chemin de l’entraînement.

Cécile : ce trail marque le début de la saison pour moi. C’est un premier objectif que j’aborde avec beaucoup de plaisir, mais aussi un beaucoup d’appréhension car l’entrainement n’a pas été terrible depuis fin février, faute à un emploi du temps surchargé et la fatigue se fait sentir…

 le team !

 

Départ -> 1er ravitaillement (St Antonin sur Bayon)

Le départ est donné à 9h. Une petite boucle de 2km dans les rues de Rousset permet au peloton de s’étirer avant le petit single menant au Moulin à Vent surplombant la ville. Le parcours est assez varié jusqu’au passage du Cengle, cette petite barrière montagneuse précédant l’énorme montagne Sainte Victoire : un passage dans un tunnel où il faut passer presque à 4 pattes, des vignes, des carrières d’ocre typiques du coin et de la garrigue. C’est beau mais c’est dur, ça monte pratiquement tout le temps et la technicité du sol fait qu’il faut faire très attention où l’on met les pieds.

Yann: je me place dans les premières positions du groupe de chasse. Les petites côtes me confirment que je ne suis pas dans un  grand jour et je ressens encore la fatigue du dernier gros bloc d’entraînement. Je trouve rapidement un petit groupe courant à mon allure, dans lequel figure Sébastien Nain (Team Vibram). Comme mes compagnons j’alterne entre course et marche rapide. Un passage sur route d’environ 1km permet de dérouler la foulée. Je retrouve Murielle au moment où nous quittons la route pour une large piste en faux plat descendant menant au ravitaillement de la Maison Sainte Victoire. J’y parviens quelques secondes avant le reste du petit groupe, en 7ème position après un tout petit peu plus d’une heure de course. Je ne m’arrête pas longtemps, juste le temps de m’arroser un peu la tête car il me reste suffisamment de boisson (Isostar Hydrat & Perform Neutre) pour tenir jusqu’au prochain ravitaillement. 

maison sainte victoire

Cécile : Ca part assez vite, mais je préfère rester prudente et prends rapidement un rythme modéré. La petite boucle urbaine me rassure, les sensations sont bonnes, c’est de bon augure pour la suite! A la sortie de la ville, nous sommes 3-4 filles quasi ensemble, et une se détache devant. Cette première partie jusqu’au 1er ravitaillement se passe bien. Le seul point noir, c’est que je me rends compte que manger solide va être compliqué, il fait chaud, ça ne me fait vraiment pas envie. Mais si je mets moins de 4h, ça devrait passer avec de la boisson énergétique (j’ai emmené de la boisson Cranberry Isostar qui m’a bien plus cet hiver) et quelques gels. Je me retrouve rapidement en 2ème position. La 1ère est à quelques secondes devant, la 3ème est à quelques secondes derrière ! Au ravitaillement, je prends le temps de recharger mon bidon, il fait chaud, mieux vaut être prudent !

cécile km2

Maison Ste Victoire -> Barrage de Bimont

Une courte descente nous emmène au pied de la grimpée vers le refuge Cézanne. La montée se fait essentiellement en marchant. Une fois au refuge nous attaquons une nouvelle piste en descente qui doit nous emmener au Lac de Bimont tout à l’ouest du massif de la Sainte Victoire. Un peu plus loin on retrouve un petit single et un enchaînement de courtes montées et petites descentes.

Yann: je repars du ravitaillement en compagnie de Sébastien Nain laissant là les autres gars qui nous accompagnaient alors. Je descends dans le sillage de Sébastien qui fait le rythme ! Je suis venu randonner avec Murielle jeudi et je ne suis donc pas tout à fait en terre inconnue. J’allonge un peu la foulée et sans le vouloir je lâche Sébastien. Je marche dans la plupart des côtes mais je me force par endroit de trottiner afin de garder un bon rythme. Des bénévoles de la course m’annoncent que je suis 5ème ce qui me surprend fortement. Y’aurait-il eu des abandons ? Ou des coureurs se sont-ils perdus malgré un balisage parfait ? Au ravitaillement du barrage de Bimont (km 20) on me confirme bien que je suis 5ème. Je prends le temps de remplir mes flasques et de vider quelques verres de flotte car il fait bien chaud. Quand je repars Sébastien n’est toujours pas là et je me lance seul à l’assaut du Pas de l’Escalette, point culminant du parcours.

Cécile: sur cette deuxième partie de parcours, j’alterne plus fréquemment les portions de course et de marche et essaye de rester bien concentrée sur les zones techniques. Les gamelles, ça me connait ! Le chemin est bien sympa, varié et offrant de superbes points de vue. Arrivé au barrage, pas le temps de rêvasser à une petite baignade. Il fait chaud, mais c’est de l’autre côté que ça se passe. Changement de cap, on vire à l’est pour entamer la montée au Pas de l’Escalette ! La 1ère est toujours en vue, par contre la 3ème est maintenant distancée.

 

Barrage de Bimont -> Maison Sainte Victoire (ravitaillement)

La montée au pas de l’Escalette se fait par un sentier très technique, longeant la crête, avec des rochers saillants très irréguliers. Nous croisons une multitude de randonneurs venue arpenter les sentiers de la Ste Victoire. Tout au long de cette montée, nous aurons la Croix de la Ste Victoire en point de mire, ainsi que de magnifiques panorama ! Le Pas de l’Escalette, point culminant du parcours, est atteint après une montée de 300m+. S’en suit une descente sur le refuge Cézanne, où nous sommes passés tout à l’heure. Très technique au début, elle devient ensuite plus roulante jusqu’au refuge. La boucle est bouclée, reste à rejoindre le ravitaillement de la maison de la Ste Victoire.

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Yann : je fais pratiquement toute la montée en marchant car les sensations ne se sont pas spécialement améliorées mais aussi parce que le sol est très technique. Je profite de ce rythme de « touriste » pour lever un peu la tête et profiter des points de vue. Je n’en oublie pas pour autant de m’alimenter et prends un gel Isostar liquide Energy Booster Cranberry Grenadine en prévision des difficultés à venir. J’arrive au sommet, s’en suit la descente technique. Je descends bien, sans risque exagéré et les cuisses encaissent bien les chocs. Alors que j’en ai terminé avec la partie la plus technique, je dérape sur des pierres roulantes sous mes chaussures et me vautre magistralement par terre. Je suis touché au coude et à la main droite mais aussi au tibia gauche. Je me relève très vite et presque comme si de rien n’était je continue mon bonhomme de chemin. Plus de peur que de mal ! Je retrouve Murielle au ravitaillement de la maison Sainte Victoire (km 26). Surprise ! un coureur est en train de se ravitailler et ma chérie me dit qu’il est bien fatigué et qu’il est arrivé en marchant. Je me dis qu’une 4ème place ça serait bien et serait même synonyme d’un bon panier garni à l’arrivée !

Cécile : cette partie est très belle mais très technique. Les sensations sont bonnes, mais difficile de courir sur ce terrain, je ne suis pas vraiment à l’aise. Dans la descente, je suis surprise par la technicité de la première partie et je peste à ne pas avancer très vite. Heureusement, c’est de courte durée et j’essaye d’allonger la foulée dans les parties plus roulantes pour récupérer un peu le retard que j’ai pris. Mais je ne vois plus la 1ère, je me dis que ca va être cuit, je ne la reverrai plus…

cécile ravito 1

 

Maison Sainte Victoire -> Rousset

Un long faut plat montant nous ramène à la barrière du Cengle, suivi de 2km de portion goudronnée jusqu’à l’antenne du Cengle. De là, dernier coup d’oeil sur le pays de Rousset avant de plonger pour les derniers kilomètres avant de rejoindre l’arrivée. Passage sous le tunnel, faux plat montant jusqu’au moulin puis descente technique pour rejoindre le petit vignoble à l’entrée de Rousset et nous voici arrivé !

Yann : très vite je reviens sur le 4ème alors que nous attaquons le faux plat montant menant à la barrière du Cengle. Je décide de durcir le rythme et laisse sur place celui qui me précédait jusqu’alors. J’ai mal aux jambes mais pour la première fois depuis le départ j’ai l’impression de pouvoir forcer et je prends (enfin) du plaisir à 12km/h alors que ça monte un peu quand même ! Je retrouve Murielle une fois sur le plateau, reprends un nouveau gel et me lance à l’assaut de la portion goudronnée.

Yann_SteVictoire

Rousset est en vue mais il y a encore quelques kilomètres à parcourir et il faut rester vigilant. Je ne hausse le rythme que sur les parties roulantes et sans technicité. Nouvelle surprise, une centaine de mètres devant moi, un coureur marche. Il s’agit de Romain Allongue qui semble accuser le coup. Je m’attendais à finir cool mais la perspective de la 3ème place me remobilise. Je double Romain en l’encourageant au passage et résigné il me lance un : « bravo, bien revenu ». Pour autant je veux creuser l’écart jusqu’au moulin et je me fais bien mal afin d’attaquer l’ultime descente avec un peu d’avance et pouvoir la négocier prudemment. Je peux alors savourer le dernier kilomètre et franchir la ligne d’arrivée après un final plein de rebondissements !

podium

Cécile: contre toute attente, finalement je reviens sur la 1ère qui est à 200m devant. Reste encore environ 8km, je décide de continuer à gérer ma course sans essayer de remonter pour l’instant. Au ravitaillement, juste le temps de remplir un bidon et je repars pour ne pas me laisser distance ! La remontée sur le Cengle est un peu dure, ça court devant, elle impose son rythme, je tente de le conserver. Mais elle est maintenant à 300m devant, reste la descente sur le Rousset. Je me dis que c’est plié, je vais finir 2ème. Tant pis, je continue quand même mon effort. Et encore une fois, contre toute attente, à 4km de l’arrivée, au détour d’un chemin, je me retrouve… à 50m d’elle. Yes! Cette fois-ci je décide d’accélérer pour tenter de passer devant. Mais elle m’a vu revenir et elle met le paquet. La bagarre va durer jusqu’à l’arrivée où finalement je finirai 100m derrière. A l’image de la course finalement ! Je finis 20ème au scratch en 3h47′.

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Bilan :

Yann : malgré des sensations vraiment moyennes durant la course je suis évidemment satisfait du résultat sur un parcours un peu trop technique pour moi. Mais courir 37km avec 1400m+/- en 3h16, sans la moindre courbature ni la moindre crampe c’est de bon augure avant l’Ardéchois dans 1 mois. 

Cécile : cette course m’a finalement rassurée, les sensations ont été bonnes jusqu’à la fin et le chrono me fait dire que le travail de vitesse réalisé cet hiver, en course et en ski de rando, porte ses fruits ! Quelques courbatures vont suivre, mais c’est de bonne guerre ! Cap maintenant sur le Trail de Haute Provence fin mai, avec Nivolet-Revard en préparation mi-mai !