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Initialement pas prévu à mon programme 2019, c’est quelques jours avant que je décide de m’engager au Trail du Sanglier à St Igny de Vers, petit village du haut beaujolais situé à une quarantaine de minutes de la maison. Envie de découvrir le parcours de 35km plutôt roulant au milieu des sapins avec passage au Mont St Rigaud (1012m) et envie aussi de marquer le coup à l’occasion de mon anniversaire. On n’a pas tous les jours 40 ans.

Sur l’aire de départ le speaker Christophe Dallery ne manque pas d’annoncer aux 200 trailers qui se regroupent sous l’arche que ce sont mes 40 ans et me met un peu plus la pression en m’annonçant déjà sur le podium à l’arrivée. Bon, je ne vais pas vous mentir, j’ai regardé les listes des inscrits et le podium est largement à ma portée même si j’ai coché le nom de 2 ou 3 concurrents sérieux. Mais c’est de la plus haute marche dont j’ai envie aujourd’hui et c’est jamais gagné d’avance.

Dès le départ, anniversaire ou pas, je sens qu’on ne va pas me faire de cadeaux. Gwen Masson-Schaeffer prend de suite les commandes et impose un rythme rapide. Je suis tant bien que mal mais les sensations sont moyennes et je perds quelques dizaines de mètres dans les premières montées pas trop raides et plutôt courtes. Je recolle à chaque fois sur les sections plus roulantes si bien qu’après 8km sans grosses difficultés nous atteignons le Col de Champ Juin accompagné de Pablo Valade qui s’est accroché. Bizarrement Gwen qui faisait la plus grosse impression s’écarte et nous laisse passer alors que nous attaquons les premières pentes du Mont St-Rigaud sur un étroit sentier boueux. Pablo qui jusque là se tenait en retrait prend la tête et impose son rythme. Les sensations ne sont toujours pas géniales en côte mais je ne m’inquiète pas trop car je sais qu’au fil des kilomètres je devrais être de mieux en mieux. D’ailleurs je recolle à la faveur d’une large piste forestière en faux plat descendant qui nous emmène sous le St Rigaud. Pour la première fois depuis le départ nous sommes contraints de marcher car la pente est raide. On en profite pour échanger quelques mots et faire les présentations. On ne traîne pas pour autant et même si j’ai du mal à le faire, je relance en trottinant dès que possible.

Ca y’est, un panneau nous annonce que nous arrivons sur le toit du monde (!!!) et effectivement le sommet et sa fameuse tour en bois apparaissent. Changement d’ambiance à ce moment là. Le calme de la forêt laisse place aux encouragements en musique et au sommet de la tour que nous atteignons par les escaliers, j’ai le droit à un joyeux anniversaire en chansons ! Mais pas le temps de s’arrêter, nous dégringolons aussitôt par l’autre escalier et retrouvons le ravitaillement. Mais Pablo en mode « pas de cadeaux » ne s’arrête pas et je perds quelques secondes à remplir ma bouteille. Même si ce ne sont pas encore les grosses chaleurs je préfère bien m’hydrater et perdre quelques instants ici que de nombreuses minutes par la suite.

Je retrouve mon compagnon un peu plus loin et nous continuons ensemble notre route. C’est plutôt descendant pendant 5 kms mais je ne cherche pas pour autant à hausser le rythme mais plutôt à récupérer d’un début de course rapide. Si bien qu’Anthony Gomes, un rapide coureur lyonnais revient sur nous. Mais plutôt que de continuer sur sa lancée il semble satisfait de rester avec nous et de tailler la bavette. Je retrouve ma petite famille un peu plus loin, tout heureux de constater que Marianne bientôt 2 ans commence à m’encourager avec des « papa » qui font un bien fou.

Nous attaquons la grimpette vers la Roche d’Ajoux sur un sentier plein de cailloux. Pablo plus à l’aise s’échappe, je temporise un peu tandis qu’Anthony semble déjà résigné un peu plus loin derrière. Au sommet la musique jouée par une surréaliste fanfare (chapeau d’être monté jusque là avec grosse caisse et tuba) me donne un coup de boost et j’arrive à accélérer et à revenir sur Pablo alors que nous franchissons les derniers rochers.

Je prends la tête dans la descente et mets en garde Pablo sur le caractère piégeux de celle-ci. Gros cailloux et épais tapis de feuilles masquent le relief et nous obligent à la plus grande prudence. Et malgré cela je ne passe pas loin d’une belle gamelle en perdant l’équilibre et le retrouvant je ne sais comment. Ouf, plus de peur que de mal ! Anthony en profite pour recoller à nouveau et à 13km de l’arrivée, voilà que nous sommes toujours 3 en lice pour la gagne sans que je sache encore comment me débarrasser de mes 2 acolytes. L’un semble plus fort en côte que moi, l’autre plus rapide sur les secteurs roulants. Et moi n’ai pas les sensations pour tenter d’accélérer trop loin de l’arrivée. Alors pour le moment le but est de rester au contact.

Et c’est ce que je fais quand Gomes accélère dans la descente plutôt propre menant à la Croix d’Ajoux. Du coup à peine le temps de faire un coucou à la famille qui se trouve là en compagnie de l’ami Rémi venu en vélo de Tarare. La course s’emballe mais Anthony ne maintient pas trop longtemps son accélération et je prends alors la tête du trio. C’est décidé, maintenant c’est moi qui impose la cadence et on verra bien si ça tient …

Anthony « saute » à nouveau dans un petit coup de cul et cette fois Pablo reste juste derrière moi. Nous restons prudent dans la descente du Vallon du Sornin que je connais bien pour y être passé en 2015 à l’occasion de l’Ultra Beaujolais Villages Trail. C’est toujours boueux et glissant, plein de cailloux et de galets mais nous nous en sortons sans dommage. En nous retournant nous constatons que Gomes est bien décroché et nous rejoignons le dernier ravitaillement tous les deux ensemble. Une nouvelle fois belle ambiance et les encouragements et les « joyeux anniversaire » font plaisir. On ne s’arrête pas, il ne reste que 7 kilomètres et quelques gorgées au fond des bouteillles.

L’arrivée est proche mais l’envie d’accélérer pour tenter de semer Pablo n’est plus là. On court ensemble depuis le début, notre niveau semble équivalent et puis finir « tranquillement » me permettrait de récupérer plus vite ce qui est loin d’être négligeable avant les échéances qui arrivent … Alors à 3 kms du but nous décidons de finir ensemble. Et bien nous en prend car je ne connsaissais pas le final et sa petite côte bien raide où nous aurions craché nos poumons s’il avait fallu se départager ! Tandis que là, nous pouvons profiter tranquillement de cette belle matinée passée ensemble tandis que nous doublons les coureurs du 12km qui en finissent eux aussi.

Nous franchissons la ligne d’arrivée main dans la main après 2h48’50 » d’une bonne balade intense de presque 35km. Je ne suis pas trop marqué physiquement et je peux profiter pleinement de l’après-course  avec un sympatique pique-nique en famille et un podium où l’on ne manque pas de me chanter à nouveau « joyeux anniversaire ».

CLASSEMENT

Merci à toute l’équipe organisatrice, aux bénévoles, à Christophe Dallery pour cette belle matinée passée au milieu des sapins !

De belles images et mon interview par ici :