Un trail de 62 Kms avec 4150D+ ce n’est pas rien, surtout quand il est placé deux semaines après un autre du même style… les championnats de France de trail long.

Mais quand c’est Yoan Dercourt qui vous propose de faire cette course en duo, vous ne pouvez pas refuser. Nous voila donc inscrits sur cette course qui se fait à deux dans un lieu qui nous est inconnu mais qui s’annonce magnifique.

 

 

 

1er partie (km 0 – km 14.5) : Thorens-Glières – col des Glières

(par Nicolas) 4h00 du matin, petit échauffement frontales allumées et nous sommes sur la ligne de départ pour en découdre sur les traces de maquisards. Après une petite portion roulante de 3 kms dans la nuit noire nous voilà en tête (ok on l’avoue, les 5 équipes devant se sont plantées). Mais ça ne va pas durer, nous sommes partis pour 900 m D+ très peu roulant et nous avons l’excellent gratin de raviole de la veille à digérer… Au sommet de cette première bosse nous sommes seuls et cheminons dans la forêt sans aucun repère. Juste avant de descendre sur le col des Glières, nous apercevons le monument de la résistance allumé au milieu du plateau du même nom, c’est assez impressionnant !

Km 14.5 : ravito à la maison du plateau. Comme à mon habitude je ne m’arrête pas, mais Yoan commence à déguster le chocolat « Lindt ». Nous sommes toujours 6ème.

2ème partie (km 14.5 – km 28) : Col des Glières – Chalet d’Ablon

(Par YOYO)  Maintenant que le bon plat de gratin aux ravioles de la veille est digéré, une autre course commence. Les bonnes sensations commencent à se faire sentir et c’est parti pour prendre un max de plaisir. Le 1er ravito est passé vitesse grand V. Les 2km qui suivent sur une piste 4*4 sont les premiers km roulant du parcours mais les singles ne sont pas loin et on recommence l’alternance marche et course car ça grimpe de nouveau. La montée est de plus en plus raide sur la fin et elle marquera aussi notre première rencontre avec les lapiaz.

Une descente permet de relancer un peu. Enfin, c’est vite dit car c’est tellement technique que la vitesse de progression n’est pas fofolle non plus. Nous sommes partis pour un petit tour de montagne Russe… Et du coup après la descente, il y a quoi?! Et bien une montée voyons ! et celle-ci  nous fera prendre plus de 400m de D+ assez rapidement. Je parle au niveau des km et pas au niveau du chrono car quand tu mets une pente raide avec un peu de lapiaz et un terrain bien humide ça n’aide pas. Au sommet rencontre avec des bénévoles toujours aussi chaleureux et d’ailleurs pendant quelques secondes on aura eu le droit à un petit cours de géographie Savoyarde en pleine nuit! MERCI beaucoup mais comme on est quand même en course on doit prendre la poudre d’escampette 😉 mais pas trop vite car on arrive sur un passage entre deux rochers où s’il n’y avait pas de corde, une question se serait posée:  « Quelles options choisir?! »

  • OPTION 1: on retourne en arrière pour continuer d’en apprendre plus sur les sommets Savoyards ou
  • OPTION 2: on sacrifie un de nous deux au chifoumi pour une tentative de descente en escalade pour trouver les meilleures prises pour le passage du second 🙂

OUF on est sauvé et vive la corde!! Quelques passages en crête et en balcon agrémentent la suite du parcours toujours accompagné de nos frontales. Mais le lever de soleil est en marche et on a le droit a un beau spectacle de couleurs, on comprend aussi que le beau temps va être de la partie car le ciel est totalement dégagé. Le ravito approche mais avant on a le droit à une belle descente bien raide et boueuse qui nous vaudra de belles figures acrobatiques. Mince pour quelques secondes j’avais le triple axel de Nico en photo. Vient ensuite une traversée de champ à vache en dévers et c’est le moment où je décide de ranger ma frontale pour profiter au maximum des premières lueurs du jour. Nico préfère encore la garder car il doit avoir peur de mettre les pieds dans une belle bouse ;). On aperçoit le chalet au loin et on arrive au second ravitaillement et qui dit ravito dit CHOCOOOOO et cette fois ci je prend au lait et noir car oui il faut savoir alterner les goût :).

 

3ème partie (km 28 – km 46) : Chalet d’Ablon – Pont de Pierre

(par Nico)  Nous sommes maintenant à la limite du jour, Yoan a déjà éteint sa frontale mais perso j’attends une belle montée pour le faire (toujours en avance sur les autres celui-là…). A partir de là c’est un festival de single sauvage et de Lapiaz. Nous cheminons au soleil seuls dans un décors qui ressemble à la Chartreuse et au Vercors à la fois avec beaucoup de cailloux. L’allure n’est pas rapide mais le terrain y est pour beaucoup … à moins que ce soit la durée de course qui commence à se sentir. On arrive au sommet du Parmelan au Km 35 et on attaque maintenant  des sentiers un peu plus courants. 38 éme Km un nouveau ravito, et ce sera pour moi l’occasion de faire l’appoint de mon Camel (et oui je suis un des 2 seul au monde a encore utiliser ce mode d’hydratation avec L.Pommeret). La forme est là et le terrain qui nous permet de courir nous motive bien (Yoan espère toujours revenir sur les concurrents de devant, mais avec 15 min d’avance je ne lui dis pas tout de suite mais on a très peu d’espoir de les revoir…). Durant cette portion plutôt descendante, la végétation change, nous sommes dans des sous bois avec des passages de mains courantes ce qui rend notre progression ludique. Petite remontée droit dans le ravin et nous arrivons au ravito du pont de pierre au pied du fameux « Pas du Roc ». Pas d’arrêt pour moi, mais Yoan continue sa randonnée gourmande…

 

 

4ème partie (km 46 – km 50) : pont de Pierre – Chalet du plan 

(par Yoyo)  Après une magnifique partie où le plaisir a rythmé chaque kilomètres, on arrive à un moment important de la course avec le fameux Pas du Roc qui est un peu THE SPOT du parcours. C’est d’ailleurs les photos et vidéos de ce passage qui me faisaient avoir un petit filet de bave sur le coin des lèvres depuis plus de deux ans.

 

 AH oui et c’est aussi le moment de la fameuse grimpette de plus de 1300D+ et après 46km de course vaut mieux avoir des ressources pour pas trop subir cette partie. Mais avant de grimper il faut…. se restaurer. Nico boit 2 petits verres de Coca et repart aussitôt. Il prend quelques longueurs d’avance et moi je suis encore en train de boire à mon tour du Coca et Perrier. Les gens paniquent en voyant Nico repartir sans moi mais pas de stress je prends mon temps. Je prends mes fameux bouts de chocolat et c’est parti pour l’ascension. Je reviens sur Nico et c’est au pas de course que nous attaquons cette montée. Je le laisse mener la danse car je sais que ça va être long et j’ai pas envie de le cramer. Après de nombreux virages en épingle nous voici au Pas du Roc, c’est comme sur les photos  et c’est WAOUHHHH.

Je sors le téléphone pour immortaliser ce magnifique passage. Tous les photographes sont au rendez vous et on se fait mitrailler de toutes parts. C’est beau oui, mais ça fait quand même mal aux pattes car des marches super hautes et espacées après 48km « ça use les souliers ». S’ensuit deux jolies petits ponts puis on passe sous un tunnel creusé dans la roche. On est vraiment gâté depuis le début de cette course et on en prend pleins les mirettes!!! On continue notre bonhomme de chemin et on commence à se faire rattraper par la tête de course du 22km qui pour le coup sont frais comme des gardons. Voir des coureurs ça fait plaisir car on est bien seuls au monde depuis le début de course. A ce moment de la course on est 4ème et juste derrière nos potes les petits Suisses ;). J’ai toujours espoir de revenir sur eux pour leur piquer le podium, mais aussi les bières qui sont en jeux!! Plusieurs personnes nous donnent (enfin surtout à moi) l’espoir qu’on peut arriver à les rattraper en nous disant que devant « ils sont cuit », « devant ça coule une bielle » ….Bon on verra par la suite qu’ils n’ont pas du voir les bon coureurs :).On continue notre ascension jusqu’à atteindre la bifurcation entre notre parcours et celui de 22km donc c’est reparti pour un bon moment en tête a tête avec Nico ou plutôt en tête à cul (vous comprendrez peut être cette phrase par la suite).

 

5ème partie (km 50 – km 59) : Chalet du Plan – Chalet de Landron

(par Nico)  Là je suis dans le dur, le début de la montée en courant et le Pas du Roc m’ont bien entamés. Il nous reste presque 600 de D+ sur une piste large (enfin c’est ce que l’on pensait) qui est courante en temps normale mais pas là. Le soleil tape un peu, je fais de la marche nordique et j’utilise les bâtons ce qui me permet de rythmer ma progression. On arrive au Pas de la Truie et on doit bifurquer à gauche dans du raide pour atteindre une arrête qui ne sera pas courante du tout.

Je dis à Yoan qui me pousse (le fameux passage en tête à cul car oui pour faire de la rétro poussette il faut être près l’un de l’autre et dans une pente à fort pourcentage je vous laisse imaginer la scène) que je gère cette fin de montée afin de retrouver du jus pour les 10 derniers Km qui sont descendants. Je mange, je bois, Yoan me dit que l’on vient de faire un Km en 30 min …. Le point culminant de la course est atteint (un peu plus de 2000), vive la descente et 1300 m de D-. Les jambes reviennent et on commence une dernière partie de course a tambours battants. Après le ravito on retrouve les concurrents du 22 Km ce qui agrémentera notre final et fera un contraste avec le début de la course où nous étions seuls.

 

6ème partie (km 59 – km 63) : chalet de Landron – arrivée Thorens-Glières

(yoyo):  Je prend quelques mètres d’avance avant le ravitaillement pour préparer un verre de coca pour mon binôme (et oui faut bien dorloter son compagnon et comme ça la prochaine fois il me dira encore OUI). Nico arrive dans le chalet, je lui tends le verre et il repart aussi sec (il rivaliserait presque avec Xavier Thévenard et je n’ose imaginer le jour où il vire le camelbak pour des flasques souples). Je chope un fond de bouteille de Perrier que je vide aussi sec et je prends une poignée de …… Si vous avez lu le récit depuis le début vous allez deviner ce que j’ai pu prendre ;). Que je vous rassure tout de suite, je mange aussi des barres et bois de la boisson énergétique Isostar. AHAHAHAH je vois déjà la tête de tous les rageurs qui se disent « oh le relou avec son placement de produits discrétos » faut bien vous faire parler sinon c’est pas drôle ;). Du coup on repart à mach 3 et on rattrape pleins de concurrents du 22km. On se trouve sur le « paradis du single en balcon » et c’est le kiffe total de pouvoir tous les deux avancer si vite malgré les 55km dans les gambettes. On attaque réellement la descente après quelques kilomètres et cette fois le D- chute vite vue la pente. Sur quelques mètres on passe un endroit avec marche obligatoire car la chute pourrait provoquer des bobos et si proche de la ligne ça pourrait être bête! Les km d’effilent et pendant quelques minutes je crois possible de passer sous les 9h de course mais la ligne n’est pas encore là et cerise sur le gâteaux on aura le droit à du rab de D+ car oui ils doivent aimer les chiffres rond. On est toujours aussi bien et on passera ce bon raidard sur bitume au pas de course. Une ligne droite, un virage sur la droite et nous voici sur la dernière ligne droite qui marque la fin de cette magnifique course (9h03) en tout point avec un super binôme!!! Et c’est main dans la main qu’on passera cette belle arche d’arrivée. Une petite interview de Seb Chaigneau , une accolade avec les potes Suisses qui étaient costaud (3ème) et une petite gorgée de bière de récup avant d’aller se faire une beauté pour notre podium un peu plus tard dans l’aprem. (5 première équipes récompensé)

Au final une superbe médaille en chocolat qui vaut nettement plus à mes yeux 🙂

MERCI Nicolas pour ce superbe moment et bravo a toi car tu as géré comme un chef 😉

Et MERCI à l’équipe d’organisateurs, aux bénévoles tous extras, que ce soit avant-pendant et après la course. Je reviendrai vous pouvez me faire confiance!!!

Yoyo et Nico alias « petits et gros cuissots »

Si certains veulent aller se promener sur ce parcours voici un petit lien pour trouver toutes les informations 🙂

(cliquer sur l’image)