Ce Trail So Bugey n’était pas prévu à mon planning établi en début de saison mais le besoin de faire un gros bloc à 3 semaines du 110km du Saint Jacques et l’envie de découvrir les sentiers du Bugey me décident à l’ajouter à mon programme. C’est donc la veille après une belle et longue sortie trail de 5h histoire de me fatiguer un peu que je me rends avec femme et enfant à Innimond pour rejoindre soeur, beau-frère et nièces dans leur petite maison familiale.

Dimanche matin il ne me faut donc qu’une toute petite quinzaine de minutes pour rejoindre Lhuis théâtre du départ et de l’arrivée de cette seconde édition du Trail So Bugey. Il fait un grand ciel bleu, la chaleur est annoncée et le parcours semble de toute beauté. En regardant la liste des engagés je vois que je fais encore partie des favoris avec mon pote Stéphane Vinot que je retrouve sur la ligne de départ. Mais surprise qui vient nous saluer en tenue de coureur et avec un dossard ? Fabien Antolinos en personne ! Bon du coup la gagne envisagée ce matin semble compromise … Pas grave, la balade devrait être belle malgré tout !

A 8h le départ est donné à environ 160 coureurs. Une bonne bosse sur la route nous mets de suite dans le vif du sujet! Les jambes sont un peu lourdes et je reste en retrait derrière 5 ou 6 coureurs. L’objectif est de rester « tranquille » jusqu’à mi-course et j’ai comme l’impression que c’est le même pour Fabien qui est encore un peu plus loin derrière … Nous passons près du Lac de Millieu sans le voir avant de rejoindre un joli single en balcon le surplombant. J’ai doublé quelques coureurs sans doute partis un peu trop vite et je navigue en 4ème position pas très loin derrière Stef. La pente s’accentue et je décide d’alterner marche et trot afin de m’économiser un peu. Antolinos me double sans que je puisse le suivre. Mais je me rends compte à la faveur de la descente roulante sur la Croix de Vélisse et de la petite section routière qui suit que je peux accélérer et je fais l’effort pour recoller au trio composé de Vinot, Antolinos et Gadet, un ancien coureur cycliste avec qui j’ai couru dans les années 2000. Il y a toujours un gars (Guillaume Abry) seul devant avec une bonne avance mais nous l’apercevons de temps à autre. Nous traversons le (tout) petit village de Vercra où se tient un ravitaillement. Je suis parti avec 800ml et je ne m’y arrête donc pas tandis que mes compères y font un bref arrêt pour remplir leur flasques.

Dans la descente qui suit, Antolinos accélère sérieusement et m’oblige afin de rester à son contact à dépasser ma vitesse habituelle de croisière. Moi qui voulais rester tranquille c’est raté mais les jambes sont plutôt bonnes alors pourquoi bouder son plaisir ! Nous ne sommes finalement plus que trois puisque Gadet ne s’est pas accroché à la poursuite du gars de tête. Nous serpentons le long d’un petit ruisseau dans un décor assez féérique avec des arbres pleins de mousses s’entrelaçant et une magnifique cascade où il doit faire bon piquer une tête les jours de canicule.

Je fais un peu le yoyo avec mes compagnons qui sont un peu plus efficaces que moi dans les bosses mais reviens dès qu’il faut allonger un peu la foulée. Nous traversons le village de Marchamp où l’ami Ricardo et son fiston nous encourage et continuons à grimper vers Innimond. Guillaume Abry se fait reprendre par Stef et Fabien et je le double quelques instants plus tard alors que je croise Vincent mon beauf venu à ma rencontre. Nous sortons de la forêt et empruntons désormais une large piste plutôt roulante qui me permet de revenir sur la tête.

C’est donc à trois que nous arrivons au ravitaillement de la Croix d’Innimond (km17) où mes supporters sont là et se font entendre ! Je change mes bouteilles de boisson et prends le temps d’un petit câlin à Marianne tandis que Fabien et Stef remplissent leurs flasques.

Nous repartons ensemble et j’imprime la cadence sur la large piste caillouteuse grimpant sur la crête du Mont Pela. La vue sur la plaine de l’Ain est superbe mais ce n’est rien par rapport à la vue que nous découvrons une fois au sommet où nous rejoignons le GR59. Face à nous une vue imprenable sur le massif des Alpes et plus particulièrement celui de Belledonne tout enneigé. Nous commençons à discuter un peu avec Fabien et nous sommes d’accord sur le fait que le décor dans lequel nous évoluons est de toute beauté !

Un nouveau ravitaillement nous attend juste sous le Calvaire d’Innimond et j’en profite pour y boire un peu d’eau gazeuse et remplir un bidon car il commence à faire bien chaud. C’est à partir d’ici que j’avais prévu d’accélérer un peu mais c’était sans compter sur la présence d’Antolinos bien décidé ce matin à se lâcher dans les descentes. Je prends encore une bonne leçon et essaye de m’accrocher tant bien que mal au maître qui par moment est un peu limite et tout en dérapage contrôlé ou non ! Pendant une quinzaine de minutes l’allure est vraiment soutenue mais j’arrive à rester au contact et nous arrivons au village d’Appregnin toujours groupés puisque Stef a lui aussi réussi à suivre. Je reçois les encouragements de la famille mais pas le temps de s’arrêter cette fois-ci puisque le ravitaillement a lieu à Conzieu 6km plus loin.

Ce passage n’est pas très difficile et plutôt plat même si entrecoupé d’une petite grimpette assez courte où je marche et perds quelques mètres sur mes acolytes. Mais le reste du temps je mène le groupe et c’est toujours ensemble que nous rejoignons le ravitaillement au pied de la Montagne de Tentanet qui nous surplombe depuis le pied de la descente. Il ne reste qu’une dizaine de kilomètres mais surtout une montée de 3km vers le sommet 650m de dénivelé plus haut. Je fais donc le plein de boisson et repars avec 1,2L histoire de prévenir toute défaillance musculaire. Mais je dois dire une fois de plus que les QUAD FOR TRAIL Compressport font leur effet car aucune crampe aux adducteurs à l’horizon malgré des descentes où je n’ai pas ménagé mes cuissots !

Si Antolinos est resté en retrait dans les côtes jusqu’à présent il est enfin décidé à hausser le rythme dans les forts pourcentages et je ne cherche même pas à m’accrocher tandis qu’il trottine là où je ne peux que marcher. C’est logiquement que l’ancien vainqueur des Templiers s’envole dans la côte qui me rappelle un peu la grimpée du Cade, juge de paix de la mythique épreuve aveyronnaise. Je prends mon rythme de croisière, relançant l’allure dans les quelques passages le permettant et en m’aidant des mains dans quelques passages proches de l’escalade. Stef a complétement explosé et je suis donc seul au milieu des bois. Seul parmi les milliers de petites chenilles accrochées à leur fil et se balançant au milieu du chemin. D’ici quelques semaines elles donneront naissance à la pyrale du buis un papillon nocturne accroc aux feuilles de buis. Bon ça va, ce ne sont pas des serpents ou des guêpes et je sors indemne de ce traquenard ! Je parviens au sommet et alors que je commence à descendre je retrouve les participants du 16km dont le final est commun. C’est toujours sympa ces fins de courses où l’on retrouve du monde après parfois quelques longs moments de solitude. Ainsi jusqu’à l’arrivée je double régulièrement notamment beaucoup de nanas et j’essaie d’avoir un mot d’encouragement pour tout le monde. Je prends encore beaucoup de plaisir et musculairement les jambes sont encore solides.

Je passe l’arche d’arrivée sous les applaudissements de très nombreux spectateurs mais aussi d’un dinosaure à qui je tape dans la main ! 3h59’13 » pour venir au bout des 45km et 2150m+/- . Je suis plutôt content et 2ème derrière Fabien Antolinos c’est presque une victoire non ? Fabien me félicite d’ailleurs à l’arrivée et nous attendons Stef pour faire une photo mais surprise c’est Fabien Gadet qui décroche la 3ème marche tandis que Stef complètement cuit arrive quelques minutes plus tard.

CLASSEMENT

Un grand merci aux organisateurs de cette belle épreuve qui mérite d’être courue. Je vous invite à y aller en 2018 mais aussi à vous balader sur les jolis sentiers du Bugey (cliquer sur l’image ci-dessous pour découvrir le tracé sur tracedetrail.fr).