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Deux mois après l’Eco Trail de Paris il est temps de remettre un dossard. Une bonne coupure, l’arrivée de notre petite Marianne et l’organisation de l’Ultra Beaujolais Villages Trail ont marqué ces dernières semaines mais j’ai pu quand même faire quelques entraînements en vue de l’Ultra du Saint Jacques mon prochain objectif prévu le 10 juin.

aux côtés de Yann Alarcon, Dominique Renda et Nicolas Granjon

C’est donc dans les Monts du Lyonnais que je me rends seul comme un grand pour courir le 47km du Trail des Coursières. Le parcours en ligne entre St Symphorien sur Coise et St Martin en Haut est plutôt roulant et emprunte des sentiers de la Saintélyon, ça sera sympa d’y passer de jour ! Je fais figure de favori et je le sens dès le retrait des dossards où on me demande : « c’est vous qui gagnez non ? » . Il y a pourtant au départ quelques bons coureurs comme Julien Noiry qui vient de faire 2h41 au marathon de Paris, Yann Alarcon l’ancien espoir du Team Salomon ou Dominique Renda que je suis un peu via les réseaux sociaux. Alors ne vendons pas la peau de l’ours avant de l’avoir tué et je me fixe comme objectif de faire un bon 12km/h de moyenne et de faire une course régulière.

Le départ est donné à 11h à près de 300 coureurs devant une foule assez nombreuse. La course peut se courir en relais de deux et par conséquent le rythme est assez rapide. Je laisse partir un peu mais revient sans trop m’affoler sur le groupe de tête. Deux coureurs se sont fait la malle mais je n’ai guère de doute sur le fait que ce doit être des relayeurs ou alors ils sont fous de partir si vite pour 50 kms !! Je passe en tête du groupe et impose ainsi mon rythme que je compte tenir durant 4 heures.

Les sensations ne sont pourtant pas terribles mais je sais qu’il faut souvent un peu de temps à mes jambes diesels pour se chauffer. A la faveur d’une côte plutôt plus longue et plus raide que les précédentes Julien Noiry me passe devant et j’ai un peu de mal à tenir sa cadence. Tandis qu’il trottine j’opte pour la marche rapide et je perds plusieurs dizaines de mètres. Nous n’avons fait que 8 kms et je sens que Julien va être dur à battre aujourd’hui. Mais une fois en haut de la côte une longue partie en faux plat descendant où j’accélère l’allure me permet de revenir sur lui rapidement. C’est donc ensemble que nous arrivons au ravitaillement du Carteron (km 11,5) sous une petite pluie. Je ne m’y arrête pas car mon ami Seb Gallée est venu me faire l’assistance et me permet de changer de bouteille de boisson Isostar Hydrate & Perform sans perdre de temps. Ce n’est pas le cas de Julien qui doit s’arrêter. Je lève alors un peu le pied et me retourne pour voir où il se trouve et lui permettre de revenir mais surprise c’est Dominique Renda qui revient seul et me double à la faveur d’une bonne descente. Nous faisons quelques kilomètres ensemble en discutant un peu pour faire plus ample connaissance puis sans vraiment le vouloir en restant simplement à ma vitesse de croisière je décroche Dominique. Me voilà donc seul à une trentaine de kilomètres de l’arrivée.

Je gère mon allure comme bon me semble sans oublier de bien manger et de boire et les kilomètres défilent plutôt vite. Je retrouve Seb au ravitaillement de Lamure installé dans la cour de l’école (km 22). Arrêt express pour changer à nouveau la bouteille de boisson et grignoter quelques morceaux de banane et me voilà déjà reparti sous les encouragements des spectateurs et bénévoles assez nombreux.

Je double de temps en temps des coureurs qui font l’Ultra de 103km et qui ont donc une cinquantaine de bornes de plus que moi dans les pattes. Les chemins ne me sont pas inconnus puisque nous arrivons sur des secteurs communs avec la Saintélyon à l’approche de Sainte Catherine. Mais l’arrivée dans le village est complètement différente et se fait après une bonne montée en forêt où je dois me résoudre à plusieurs reprises à marcher. Mais le rythme est bon et j’avance bien. A Sainte Catherine je retrouve parmi les bénévoles le maitre de cérémonie Eric Balmont tout content de me voir en tête. Je retrouve ensuite le parcours de la Sainté jusqu’au célèbre bois d’Arfeuille. Le passage est bien boueux mais ne présente pas de réelle difficulté quand on a l’habitude de crapahuter sur des terrains beaucoup plus hostiles. Un peu avant le dernier ravitaillement de St André la Côte je reviens sur Maxime Besacier qui est en tête du 103km. C’est lui qui s’est imposé sur le 47km en 2016 et au passage je lui dis que je suis donc plutôt content d’aller lui succéder au palmarès (et aussi à Yoan vainqueur en 2015 ;-)) et je lui souhaite bon courage pour la fin de course. Au ravitaillement (km 41) Séb me tend de la St Yorre pour m’hydrater un peu et je prends quelques secondes pour boire avant de partir à l’assaut des 8 derniers kilomètres.

Un peu plus loin sur une large piste bien boueuse en pleine forêt je croise Céline Lafaye qui court en relais complètement affolée et énervée. Elle me dit qu’il n’y a plus de rubalises et qu’elle a dû faire demi-tour. Ni une ni deux un œil à la Suunto pour m’apercevoir qu’en effet nous ne sommes plus sur la trace et que nous avons dû rater une bifurcation. J’essaye de calmer et de rassurer Céline et très vite après avoir fait quelques pas en arrière, nous retombons sur du balisage et la pancarte directionnelle tombée au sol et qui nous a conduit dans une mauvaise direction. En tout cas il aurait été dommage de ne pas faire l’ascension vers le Signal de Saint André. Ce passage contraste avec le reste du parcours : escalade avec les mains dans les rochers, petits singles en dévers et passage hors-piste. Céline qui sera la semaine prochaine en stage avec l’équipe de France en vue des futurs mondiaux de trail s’envole en trottinant tandis que je marche. Mais une fois en haut je relance car la fin est assez roulante et je compte terminer fort. Je reviens sur Céline qui me demande si c’est elle qui va doucement ou moi qui vais vite ! Probablement un peu des deux non ? En tout cas je finis plutôt fort et ça faisait longtemps que je n’avais pas fini une course sans crampe aux adducteurs et mes QUAD FOR TRAIL de notre partenaire Compressport n’y sont sûrement pas pour rien. Je peux négocier les ultimes descentes sans freiner et je rejoins St Martin en Haut en vainqueur après 4h06’18 » (49,5km 1900m+) bien satisfait d’avoir couru à un peu plus de 12km/h de moyenne.

aux cotés de la maman de Julien Noiry (2ème) et Dominique Renda (3ème)

La remise des prix n’ayant lieu qu’en toute fin d’après-midi j’ai le temps d’enfourcher mon VTT pour 2 bonnes heures sur les sentiers alentours ! L’occasion d’encourager les coureurs encore en lice sur le parcours et aussi de me prendre un magistral orage sur le casque ! La douche à l’eau froide juste avant le repas et les récompenses est plutôt revigorante et je reviens à la maison dans la soirée le sentiment d’une journée plutôt bénéfique et avec un beau panier garni !

CLASSEMENT