LOGOOrganiser un trail en plein cœur de l’hiver, dans un petit village de 126 âmes du haut-beaujolais à 700m d’altitude, c’est le pari réussi par l’Amicale des Avenaudis et son président Stéphane Oviste.

Quand j’ai appris la création de cette nouvelle épreuve à Avenas en plein mois de janvier, j’ai tout de suite songé que c’était un peu tôt dans la saison, juste après la coupure hivernale et les fêtes de Noël. Mais je n’ai pas hésité longtemps à l’inscrire à mon programme de début de saison et tant pis si la grande forme n’est pas là. Avenas, j’y ai passé les 7 premières années de ma vie, ma maman a enseigné dans la classe unique pendant 10 ans et tissé des liens avec les familles du village et mon père repose dans le petit cimetière depuis 23 ans … Courir un trail dans ce petit village qui m’a vu faire mes premiers tours de vélo, mes premiers pas de skis et mes premières balades en forêt, c’est un clin d’oeil sympa du destin. Puis surtout l’occasion de croiser des personnes pas revues depuis bien longtemps. Et comme Avenas c’est une histoire de famille, ma mère est aussi de la partie sur le 11km !

TRACEtracé sur Trace de Trail en cliquant sur l’image

Tout est réuni en ce dimanche 15 janvier pour que la journée soit belle. La neige est tombée depuis 2 jours et a recouvert la nature d’une belle couche blanche. Même si je ne suis pas un grand adepte de la course sur neige, je suis plutôt contant car l’ambiance est magique et le décor totalement transformé. Il fait -3°C lorsque le départ est donné à 9h30 à plus de 200 concurrents (ils seront un peu plus de 300 à s’élancer à 10h30 sur le 11km). Seul bémol, mes amis du Team Trace de Trail ne sont pas là, eux qui devaient venir passer le week-end à la maison et lancer la saison 2017 tous ensemble. Entre la gastro, le chasse-neige qui ne passe pas et les clés de voitures perdues, l’année commence mal 🙂 ! Bon le point positif c’est que du coup je n’ai pas trop abusé de l’apéro tout seul à la maison, me suis couché tôt et me suis en conséquence donné une petite chance d’être dans le coup ce matin !

départA 9h30 nous voilà donc partis à l’assaut des 28km au programme. A peine 100m dans la ruelle principale du village, virage à droite et premier chemin en faux plat descendant. Les favoris prennent déjà la poudre d’escampette à très vive allure. Je n’aurais pas vu longtemps Benjamin Petitjean, Baptiste Domanico ou encore mon copain Nicolas Tondu ! Je préfère assurer et ne pas trop m’emballer dans cette première partie rapide de près de 3km. D’autant qu’après c’est pratiquement que de la montée jusqu’à mi-course et la Croix de Rochefort, point culminant de l’épreuve (888m). C’est en compagnie de l’ami Vincent Aujogues que nous attaquons cette longue ascension en 5ème et 6ème position. Devant, le groupe de 3 auquel s’est joint le jeune Adrien Mingozzi est déjà loin et je me dis que l’on va finir à 25′ du vainqueur ! Pas grave j’ai prévu de rester sage jusqu’à Rochefort et d’essayer d’accélérer ensuite. Et puis je dis à Vincent qu’il y a quand même Nicolat Pianet, double vainqueur du Marathon du Mont Blanc derrière nous. Bon pas pour très longtemps c’est vrai puisqu’il nous revient dessus un peu plus loin et prend la tête du groupe. Je reste au contact un petit moment avant de devoir laisser filer mes compagnons. Je trottine pourtant de partout, malgré la neige, les appuis fuyants et la pente qui se durcit par endroit. Heureusement on ne s’enfonce pas plus haut que le dessus de la cheville et la neige est assez légère et poudreuse. Je rejoins le ravitaillement du 7ème km seul et y attrape juste 2 petits morceaux de bananes qui complèteront mes abricots secs et mes 700ml de boisson Isostar Hydrate & Perform.

Un peu plus loin je suis repris par un coureur que je ne connais pas et me dépose au plus fort de la pente. Un peu de gymnastique pour enjamber un arbre au milieu du chemin puis la pente se radoucit un peu. Je reviens tranquillement  sur mon prédécesseur et on échange quelques mots. Une longue piste descendante me permet d’allonger un peu la foulée avant la partie finale vers le sommet de la Croix Rochefort, en hors-piste et bien raide. C’est la même trace que lors du Beaujolais Challenge Trail sur lequel je me suis imposé en mai dernier. Mais avec la neige ça change un peu la donne. Pour la première fois depuis le départ je me mets à marcher. De toute façon il est impossible de courir ! Mon binôme me pousse gentiment alors que je recule et ne parvient pas à me hisser plus haut. On arrive ensemble au 2ème ravitaillement quelques centaines de mètres avant le sommet. Pas d’arrêt, j’ai assez de boisson et je me débarrasse juste de mon gel Isostar Veggie Puree Carotte Patate douce vide que je viens d’ingurgiter en prévision du final. En me retournant je me rends compte que d’autres coureurs sont en train de revenir sur nos pas dont Eric Buchet, un fidèle des épreuves de trail en Beaujolais et 2ème l’année dernière du Beaujolais Endurance Shop Tour. Allez c’est la mi-course il est peut-être temps d’accélérer un peu maintenant !!

Je hausse donc l’allure dans la partie roulante jusqu’au Fût d’Avenas et me retrouve seul. Je fais tout de même attention dans les passages délicats car les cailloux ne sont parfois pas loin sous la neige ! Le soleil un peu caché jusqu’à présent s’invite dans le ciel et vient faire scintiller de pleins d’étoiles le sol blanc. Il y a un peu de monde au passage du col du Fût d’Avenas dont la famille Aujogues toujours là pour encourager et un peu plus bas à proximité de la terrasse de Chiroubles et sa vue panoramique. Je connais alors je ne traîne pas. Si je peux aller grignoter une ou deux places au classement je ne vais pas m’en priver.

chirouble

Mais personne en vu, même lors du long passage en crête où j’évolue désormais. Personne derrière non plus, signe que j’ai quand même bien accéléré. Là encore la trace est celle empruntée en mai dernier, mais la vitesse y est un peu moins élevée avec la neige et la forme loin d’être optimale. Le plaisir est là, c’est le principal. Je négocie sans encombre la dernière descente plutôt ardue menant au pied de la grimpette finale. Il reste un bon gros kilomètre pour rejoindre l’arrivée et je peux finir sans trop m’employer, n’ayant personne à rattraper et personne me talonnant.

arrivée

Je termine en 7ème position en 2h30’22 », finalement à 16’35 » du vainqueur Petitjean. C’est beaucoup mais pas si mal pour un mois de janvier !

Alors chapeau à toute l’équipe organisatrice de nous avoir permis de gambader dans un si beau décor et d’avoir su accueillir plus de 500 coureurs malgré des infrastructures minimalistes. Mais les chauffages de chantier et la bonne humeur des bénévoles ont bien fait grimper la température. A coup sûr un trail qui va devenir incontournable !

OLYMPUS DIGITAL CAMERAen famille

CLASSEMENT 28KM