A 3 semaines de l’Endurance Trail des Templiers le Boulieu Trail tombe à pic. Le parcours de 100km est tentant mais c’est sur le 50km que je me présente avec mon ami Fred en ce samedi matin. Nous sommes à peine 70 au départ et l’ambiance est décontractée.

départ

A 8h le départ est donné et nous faisons un petit tour neutralisé dans les ruelles de Boulieu-Lès-Annonay avant d’être lâchés. A ma grande surprise le rythme s’accélère rapidement et nous nous retrouvons un groupe de 8 coureurs à près de 15km/h. Je ne connais personne même si j’ai bien repéré qu’il y avait Cédric Gazulla récent vainqueur de la Nuit des Cabornes. Après 3kms plutôt plats nous attaquons un large chemin en montée et le groupe s’égraine. Je n’ai pas de supers jambes mais reste au contact et nous sommes bientôt plus que 4 en tête. Je suis légèrement distancé dans les parties les plus raides là où mes compagnons courent tandis que je marche. Mais si les jambes sont lourdes dans les bosses elles vont plutôt bien sur le plat si bien que je reviens sur le 2ème et le 3ème à la faveur d’une partie plus roulante. Je suis bien concentré sur mon effort mais n’en oublie pas moins de regarder les beaux panoramas s’offrant à moi.

Cédric Gazulla possède une vingtaine de secondes d’avance lorsque nous attaquons la montée vers le premier ravitaillement à Burdignes. Je ne cherche pas à revenir sur lui sachant que la seconde moitié de course est plutôt roulante et à mon avantage. De toute façon les jambes ne veulent pas aller plus vite. Joris Kiredjian très à l’aise en côte me dépose tandis que Franck Viallet (2h35′ au marathon d’Annecy en début d’année) n’est pas très loin derrière. Une nouvelle fois un passage plat me permet de recoller à Joris et de le lâcher juste avant de retrouver Murielle au ravitaillement. Quelques secondes d’arrêt et me voilà reparti les flasques pleines et une banane à la main. Cédric que j’aperçois au loin possède une bonne avance, il a bien accéléré le bougre ! Je sais qu’il ne reste que 7km pour rejoindre la mi-course et le Suc des Trois Chiens point culminant de l’épreuve (1331m). La traversée du petit hameau de Montchal s’avère épique, je dois slalomer au milieu d’un troupeau de vaches mais je m’en sors indemne ! Les premières gouttes de pluie font leur apparition bien plus tôt que prévu mais pour le moment pas besoin de sortir la veste Top Extreme. Bien que je n’ai pas l’impression d’aller bien vite et obligé par moment de marcher ni Joris ni Franck ne me reviennent dessus et je rejoins le 25ème kilomètre en 2ème position à 3′ de Cédric d’après les dires d’un bénévole croisé juste avant le sommet.

Une longue portion descendante se présente désormais jusqu’au second ravitaillement à la Mer de Glace (si si ! Je suis bien en Ardèche ! ). Je prends beaucoup de plaisir dans cette portion, en négociant bien les quelques passages techniques et en allongeant la foulée sur les belles pistes qui s’offrent à nous. Dommage que le ciel et les environs se soient couverts de nuages et de brume car la vue aurait pu être splendide.

km 31

Depuis le départ rien à redire sur le balisage. Alors quand j’aperçois de la rubalise et des ronds de peinture au sol je n’hésite pas une seconde à m’engager dans le petit single montant légèrement sur la droite. Mais après 500m de sentiers balisés et une courte descente sur une route je me rends compte que les flèches posées là indiquent que je ne suis pas dans le bon sens ! Un coup d’oeil sur la trace rentrée dans ma Suunto Ambit et je constate qu’en effet je ne suis plus sur le parcours depuis la bifurcation précédente. Je comprends alors que je me suis embarqué sur le parcours de l’Ultra qui y rejoint celui du 50km … Demi-tour et quelques instants plus tard me voilà de nouveau sur le bon parcours. Je n’ai perdu que 4’40 » dans l’affaire et je suis toujours 2ème lorsque je retrouve Murielle et le ravitaillement de la Mer de Glace. L’endroit est atypique avec ses petits ruisseaux à traverser et ses petites falaises taillées pour l’escalade. On m’annonce que Cédric est passé il y a environ 5 minutes et je suis plutôt surpris car avec le temps que je viens de perdre je pensais être beaucoup plus loin.

Je ne traîne donc pas et repars tandis que la pluie redouble. Une nouvelle côte se présente alors, 5km pour rejoindre la Croix de Chirol (915m). C’est une alternance de passages pentus et de chemins en faux plat. Je ne vois personne ni devant ni derrière et ai donc un peu de mal à me faire violence pour trottiner là où je pourrais le faire. Mais alors que j’attaque la partie finale, un étroit single tracé au milieu des bois, j’aperçois Joris pas loin derrière. Il me double sans un mot, je m’accroche quelques mètres avant de le laisser s’envoler … Je suis à une trentaine de secondes au passage à la Croix et je parviens finalement rapidement et sans trop forcer à combler mon retard. Nous retrouvons les sentiers foulés ce matin mais en sens inverse. Il n’y a pratiquement plus que de la descente et c’est presque tout naturellement que je distance à nouveau Joris.

joris à ma poursuite

L’arrivée est proche mais bizarrement Boulieu n’est pas en vue. Heureusement la fatigue n’est pas trop présente et j’ai encore de la ressource pour négocier correctement les dernières petites bosses. Le village est enfin là et je franchis la ligne d’arrivée après 52,4km 2040m+ et 4h35’29 ». Je ne suis finalement qu’à 5’14 » de Cédric Gazulla. Dommage que je me sois perdu car le final aurait été palpitant !

podium par coureur de montagne

L’essentiel est d’avoir passé un bon moment sur les sentiers de ce joli trail malgré la pluie qui n’aura pas rendu la vie facile aux coureurs de l’Ultra et à ceux des différents formats de course de l’après-midi. Mais tout le monde avait le sourire en passant sous l’arche d’arrivée, c’est ce qui compte non ?

Cliquez sur la carte ci-dessous pour visualiser le parcours sur Trace De Trail Boulieu-trail

CLASSEMENTS