1ère édition du Trail de Haute Provence

Le weekend dernier, j’étais à Forcalquier, dans les Alpes de Haute Provence, pour la 1ère édition du Trail de Haute Provence. C’était l’occasion pour moi de venir découvrir une région que je ne connais pas, l’occasion de rencontrer les organisateurs avec qui j’ai collaboré pour la cartographie des parcours via Trace De Trail, et enfin, l’occasion de faire un trail long au printemps, pour préparer la suite de la saison. Au final, un peu déçue par ma course sans sensations ni panache, mais largement compensé par un très beau weekend en famille. Retour sur la première édition d’un trail qui restera un de mes « coups de coeur » 2014 !

Vendredi midi, c’est l’épreuve avant l’épreuve. 3h de trajet avec les 3 loulous, ça aussi c’est du sport ! Nous arrivons quand même à bon port dans l’après-midi, sourire encore aux lèvres et sous le soleil ! Le temps de s’installer au camping, puis direction le village de Forcalquier pour récupérer mon dossard. On tourne un peu, ayant du mal à trouver la signalétique. C’est l’occasion de visiter, le village est chouette ! Finalement on trouve le couvent des Cordeliers où tous les bénévoles s’affairent. Il y a peu de coureurs sur place, j’apprends que l’on est 55 au départ de l’Ultra. D’un côté c’est dommage car c’est toujours sympa d’être nombreux (mais pas trop non plus !). D’un autre côté, ça ne me gène pas plus que ça, je viens surtout dans l’optique de faire un trail long en ce début de saison.

Dans la nuit, le vent se lève, il se met à pleuvoir et l’orage gronde. Je m’inquiète pour les enfants, je crains que ça ne les réveille et qu’ils n’aient peur. Mais finalement, ça ne réveille et ne gène que moi. Juste histoire d’écourter un peu plus ma nuit ! Je ne dormirai que 5 petites heures au total… 🙁

4h30, samedi matin. Il ne pleut plus, le ciel est même étoilé. Tant mieux, car ça ne m’aurait pas enchanté de courir 70km sous la pluie !! P’tit déj’, strapping de la cheville et derniers préparatifs, puis direction le couvent des Cordeliers pour le briefing d’avant-course. On se retrouve tous dans le cloître alors que le jour se lève tout doucement. Ambiance assurée, très très sympa !

Le cloître du Couvent des Cordeliers

On n’est pas nombreux, seulement 55 à prendre le départ. Et 3 filles. Bon ben au moins le podium est assuré (faut-il encore franchir la ligne d’arrivée !). Au briefing, ils nous expliquent que sur les crêtes de Lure (la montagne où l’on va), le balisage est très limité, car c’est un site naturel avec plusieurs espèces protégées. Notamment la vipère col jaune. Hein… des vipères ? Ah ben, ça donne toute de suite envie d’y être sur ces crêtes !!

6h, le départ est donné sur la place du village. Me voilà donc partie pour 68km et 3000m de dénivelé positif à travers les montagne de Lure. Je table entre 8 et 9h de course.

Voilà où les p’tites vipères nous attendent, mmhhhh !

A 8h30, je retrouve Jean-Philippe (mon mari) et les enfants au ravitaillement de Lardiers. J’en suis à 24km de course (1000m+). Jusque là, les sensations ont été bonnes. Je suis sur un rythme prudent, et j’arrive bien sur ce ravitaillement. Ca fait plaisir de voir toute la p’tite troupe. Et je crois que le plaisir est bien partagé : les enfants sont devant le ravito entrain de piocher dans les bonbons 😉 Les organisateurs ont franchement pensé à tout ! Je ne sais pas si c’était l’objectif initial, mais en tout cas c’est nickel pour ravitailler les petits supporters ! Le temps de me ravitailler un peu et nos chemins se séparent pour le reste de la course. Cap maintenant sur les arêtes de Lure…

De Lardiers aux Arêtes de Lure (11km, 800m+), la pente s’incline progressivement tandis que ma forme décline progressivement… Sur cette partie, Les sensations ne sont pas terribles, je manque de pêche pour courir sur cette portion qui grimpe mais qui est relativement courante. Je n’ai pas la frite et je ne me fais pas vraiment plaisir. J’arrive sur les crêtes de la montagne de Lure (km32) au bout de 4h de course. Je prends le temps de me ravitailler et je repars à l’assaut de ces crêtes, en direction des antennes de Lure, point haut du parcours. On nous a averti: elles se voient bien, mais il y a quand même 9 km pour y arriver.

9 km de montagnes russes… Ahhrr, moi qui ai travaillé sur la cartographie des parcours, j’aurais du mieux regarder cette portion. Ce sont de véritables montagnes russes, avec des descentes sèches et des montées tout aussi sèches. Et croyez moi, quand vous n’avez pas la frite et que le moral est un peu en berne, ça fait mal ! En résumé, 1h30 de galère. Une véritable impression de sur place. A ce stade, j’ai peur de faire exploser le chrono, de mettre 10 bonnes heures pour finir . Heureusement que le paysage est magnifique, ça change un peu les idées !

Arrivé aux antennes de Lure (km40, 2500m+). Enfin le point haut du parcours. Là, un jeune me demande « vous savez si vous êtes la dernière? » Ahhhrr, il ne manquait plus que ça, moi qui ai déjà le moral dans les chaussettes. C’est la première fois qu’on me pose cette question. Sur le coup, j’ai juste envie de dégrafer et de rendre mon dossard. C’est vraiment LA question qui tue (ne posez jamais cette question, attendez simplement de voir le serre-file) ! Bon, je peux le comprendre le pauvre, il doit en avoir marre de nous voir défiler au compte goutte. On est seulement 55, ce qui est très peu. Mais il n’a pas fini de s’ennuyer : je suis 19ème… De mon côté, je me console en me disant que ça y est, maintenant c’est la descente.

Je n’avance pas mais au moins je prends des photos ! je ne suis plus à quelques minutes près 😉

Ci-dessus, les crêtes que je viens de parcourir. Et ci-dessous, ces fameuses antennes !

Dans cette troisième portion de course, je me requinque enfin et j’arrive de nouveau à me faire plaisir. Il reste 28km, c’est plutôt roulant, avec 12km de descente puis 16km de terrain vallonné et encore quelques passages difficiles. A 15km de l’arrivée, la fatigue commence à se faire sentir. Je mets mes écouteurs pour finir en musique, histoire de me changer les idées. Au km 60, Jean-Phi me passe un petit coup de fil. Bien pratique avec les oreillettes, on papotte 5′ tout en courant, c’est sympa ! Passage sur les Mourres, pour un dernier point de vue magnifique, puis descente sur Forcalquier. Un motard de la police municipale m’attend à l’entrée du village pour une escorte sur le dernier km. Ils ont vraiment pensé à tout pour cette première édition !

J’arrive au Couvent des Cordeliers après 8h34 de course. Contente d’être allée jusqu’au bout malgré mon manque de forme sur une bonne partie du parcours. Je fini finalement dans la fourchette horaire que je m’étais donné, grâce à une bonne fin de course. C’était le plus long trail (en distance) que j’ai fait jusque là. Je continue d’apprendre sur mes points forts et mes limites, toujours et encore. C’est ça qui est intéressant !

Au final, le bilan du weekend est bien positif :

-> Côté course :

un très beau parcours, avec des paysages magnifiques !
parcours difficile par son caractère « roulant », mais adapté pour me préparer pour la deuxième partie de saison (Belle-ile en trail et Endurance Trail)
bouclée dans les temps que je m’étais fixé
ma cheville a tenu

-> Côté THP :

Un site d’arrivée magnifique, avec une très bonne ambiance et des animations pour les enfants (+ garderie à disposition des parents, top !)
Une grosse équipe de bénévoles à l’écoute et très souriants ! On sent que le village est mobilisé derrière ce trail 😉
Un trail combiné à la fête du village : bal et feu d’artifice le samedi soir, montgolfières le dimanche matin, spectacle de danse après la remise des prix, et encore beaucoup d’autres choses que j’oublie.

Bref, vous l’aurez compris, c’est de mon point de vue un très beau trail, qui a tout pour devenir un grand rendez-vous dans la saison des trails. Longue vie au THP (retenez le dernier weekend de mai) !