Cet EcoTrail de Paris était le premier gros objectif de l’année pour le team. La dixième édition d’une épreuve permettant de découvrir les forêts franciliennes et de terminer en plein cœur de Paris, à la Tour Eiffel. Une première participation pour Yann qui lorgnait sur cette course depuis un petit moment. Et une nouvelle participation pour Yoan et Cécile qui étaient présent sur l’édition 2016. Quant à Olive… à cette époque de l’année, il hiberne encore dans ses montagnes !

Vendredi, nous montons sur Paris, pour retirer les dossards et profiter de la ville. Petit tour au jardin des tuileries (forcément, on cherche la verdure) et promenade tranquille sur les quais de Paris jusqu’à la Tour Eiffel, point d’arrivée des courses du lendemain. Un après-midi bien agréable entre détente et tourisme. Yoan, retenu pour le travail, nous rejoindra directement sur la ligne de départ le lendemain.

 

Samedi matin, nos chemins se séparent :  Cécile prends la direction du château de Versailles pour le départ du 45km à 10h45 tandis que Yann et Yoan rejoignent la base de loisir de St Quentin en Yvelines pour un départ à 12h30.  Le temps est couvert et frais. Parfait pour courir !

 

Récit du 45km par Cécile :

Crédit photo : Flashsport

Arrivée à 9h30 dans le parc du château de Versailles, j’ai le temps de me préparer tranquillement. L’organisation est impeccable, tout est bien calé. 20’ avant le départ je rentre dans le sas et me fond au milieu des coureurs, histoire d’être à l’abri du vent 😉 Les premières foulées permettront de vite se réchauffer, ce qui n’est pas pour me déplaire ! Le départ est rapide. Marie-Amélie Juin et Maryse Veyer prennent rapidement quelques longueurs d’avance. Vu mon entrainement plus que limité ces derniers temps, je décide de ne pas tenter d’accrocher pour ne pas le payer après. Décision qui me permettra de gérer correctement ma course et finir dans de bonnes conditions.

Les kilomètres passent vite, les chemins et paysages sont variés, nous alternons passages en forêt et traversées de villages, ce qui est agréable. Le parcours est vallonné mais roulant et rapide. Toutes les montées se courent assez facilement et je prends d’ailleurs plaisir à les grimper. Passage au 20ème km en 1h30 puis au 25ème en 2h. Je suis contente de ces chronos intermédiaires qui m’indiquent que, même sans entrainement,  je n’ai pas tout perdu ! Arrivé au dernier ravitaillement de Saint Cloud, la Tour Eiffel est en ligne de mire. La vue est magnifique.

Je sais à présent ce qui nous attend : une bonne partie de bitume ! Mais cette fois-ci je sais à quoi m’en tenir et je suis en meilleur état que l’année dernière à ce stade. Je repars du ravitaillement en compagnie d’un coureur qui me lance « c’est quoi ton plan maintenant ? 4’40 au kilo ? »… « Hein ?? euh, non j’ai pas de plan !!! juste boucler ces 10 dernières bornes et éventuellement finir en un peu moins de 4h ! »  J’avoue que le passage des quais en périphérie du centre, au milieu des voitures, n’est pas des plus agréable. Mais c’est le prix à payer pour finir en plein cœur de la ville. J’essaye de maintenir un rythme autour des 12-12.5km/h.  Passage devant la petite statue de la liberté, il reste environ 1km. Je passe la ligne d’arrivée en 3h47’, en 3ème position. Contente d’avoir bouclé ces 45km sur une moyenne de 12km/h malgré mon manque d’entrainement cet hiver 😉

Récit du 80km par Yann :

12h15 le départ est donné. Après quelques centaines de mètres dans un pré plein de trous nous retrouvons un chemin bien propre nous permettant de faire le tour de l’immense étang de St Quentin. Je regarde constamment ma montre et j’essaye de ne pas dépasser les 15km/h. Pas évident en tout début de course mais je m’oblige à lever un peu le pied dès que mon allure augmente. Un gros groupe d’une quinzaine de coureurs s’éloigne petit à petit mais je sais que j’ai raison de laisser filer, le but étant de faire une course régulière et si possible finir fort. Je reviens sur 2 gars qui n’ont pas pu suivre le rythme infernal de la tête tandis que nous traversons la ville de St Quentin et qu’une petite pluie fine s’invite sur l’épreuve (elle s’arrêtera rapidement). Après 2km de parcours purement urbain nous retrouvons déjà les sentiers.

Je rejoins alors Damien Douvry rencontré la veille au retrait des dossards et avec qui j’avais fait un bout de chemin sur l’Endurance Trail 2015. Les kilomètres défilent assez vite et le parcours assez varié est plaisant. Les premières petites côtes se présentent alors que nous approchons de Buc. Comme le trio de coureurs que j’ai en visu, j’opte pour la marche dans les forts pourcentages et relance en courant dès que possible. J’arrive au ravitaillement du km23 en compagnie de David Wamster, Bertrand Collomb-Patton et 2 autres gars que je ne connais pas. N’ayant pas d’assistance je perds un peu de temps à remplir mes bouteilles mais les gentils bénévoles me donnent un coup de main et je repars assez vite.

Les kilomètres qui suivent au milieu de la forêt domaniale de Versailles sont loin d’être évidents : successions de courtes côtes bien raides et de lignes droites plus roulantes. Je ne suis pas au mieux, les sensations sont moyennes et je me demande si malgré ma prudence durant la première heure de course je ne suis pas parti trop vite. J’essaie de rester confiant, je passe les côtes en marchant et tant pis si je perds du terrain sur mes compagnons qui trottinent. De toute façon je recolle dès qu’il faut recourir. Wamster qui est bien en cannes nous fausse compagnie mais les autres gars qui me semblaient plutôt costauds commencent à montrer des signes de faiblesse. Bientôt 3h de course et certains sont déjà cuits. Je me retrouve alors avec Bertrand alors que nous approchons du Château Saint Philippe de Meudon. Nous rattrapons Vincent Rouxel alors que nous gravissons les marches d’escaliers menant au ravitaillement installé ici. Je remplis mes bouteilles et repart en premier, en 8ème position. Nous avons déjà 46km et 3h23 dans les jambes et le plus dur reste à venir. Mais je suis bien installé dans le top 10 et ne compte pas m’en faire éjecter. Et puis pourquoi ne pas grignoter encore quelques places ?

Bien que je n’ai pas spécialement accéléré, je me rends compte que Vincent et Bertrand ne suivent pas. J’opte toujours pour la marche rapide quand ça grimpe et c’est en alternant marche et course que je me hisse sur l’esplanade de l’Observatoire de Meudon. On y surplombe Paris et pour la première fois depuis le départ nous apercevons la Tour Eiffel. Un peu plus loin je double Julien Sapy pas très bien et les longues lignes droites qui suivent me permettent d’entrevoir encore un coureur juste devant. A 14km/h je fais mon petit bonhomme de chemin et même si les sensations ne sont pas au mieux le moral est au beau fixe. J’ai vite fait de revenir sur Sylvère Pruvost qui s’accroche un petit moment. Et surprise un peu plus loin je reconnais la dégaine du camarade Yoan que je rejoins au ravitaillement de Chaville (km56). On repart ensemble et on nous annonce en 4ème et 5ème position après l’abandon de l’ami Alex Mayer. C’est énorme, nous voilà tous les deux en lice pour un top 5 synonyme de podium à l’arrivée. J’imagine les proches en train de suivre le live via internet et surtout ma chérie qui j’espère n’est pas en train d’accoucher un mois avant le terme 🙂 !

Les kilomètres passent mieux à deux et je motive Yoan qui commence à fatiguer un peu. Nous nous retournons régulièrement pour jauger notre avance et un long faux plat montant dans lequel nous ne voyons personne derrière nous indique que nous avons au moins 4 minutes d’avance sur nos plus proches poursuivants. Nous marchons dès que ça grimpe, même dans les faibles pourcentages car la fatigue se fait sentir. L’objectif est d’arriver sur les quais de Seine le moins entamé possible pour finir au mieux. Nous croisons l’oncle de Yoan qui se déplace sur le parcours en VTT et nous apprend que nous sommes désormais en 3ème position car David Wamster a disparu. Sans doute a-il pris une mauvaise direction là même où Yoan a failli s’engouffrer précédemment avant que je ne lui indique la bonne direction ?

Une 3ème place sur l’Eco Trail de Paris s’offre à nous mais je dois lever un peu le pied pour attendre Yoan qui me dit de faire ma course. Je prends finalement un peu d’avance et arrive au dernier ravitaillement du Château de Saint Cloud avec une quarantaine de secondes d’avance. Je remplis une bouteille en prévision des 10 derniers kilomètres et repars en encourageant Yoan qui arrive à son tour.

Fini les forêts, les chemins, les étangs et les châteaux, nous voici bel et bien en ville sur le bitume au milieu des voitures et des immeubles. Malgré tout et comme depuis le départ des bénévoles sont présents pour nous permettre de traverser aux feux rouges sans danger ! Je m’étais préparé mentalement à ce final pas très sympa mais j’espérais y arriver un peu moins fatigué. Bon j’avance quand même encore autour de 13,5km/h mais il me tarde de rejoindre le pied de la Tour Eiffel. Je me retourne et constate que Yoan n’est qu’à une centaine de mètres derrière. Aussitôt je ralentis et l’attends car je ne me vois pas faire les derniers kilomètres comme ça. On décide de finir ensemble à cette incroyable 3ème place et c’est finalement Yoan qui doit m’attendre car j’accuse à mon tour un peu le coup. Pourquoi elle paraît si loin cette Tour Eiffel ?

Enfin nous y voilà au pied de la Dame de Fer. Les gens nous encouragent d’en bas et nous prenons le temps de savourer et partager cet instant. Nous voilà au 1er étage sur le tapis rouge menant sous l’arche d’arrivée que nous franchissons main dans la main à la 3ème place après 6h22′ de course. Certes loin de Manu Gault qui s’impose pour la 4ème fois et de Nicolas Duhail le tenant du titre mais bel et bien sur le podium !

Retour sur un superbe finish !… par Cécile

Pendant que ces messieurs courent, j’ai le temps de repasser à l’hôtel me doucher et prendre le temps de récupérer. Mais en jetant un œil au suivi live, je découvre que Yoan est aux avants postes depuis le début (la fougue des p’tits jeunes) et que Yann est entrain de faire une belle remontée (la sagesse des anciens !). Au dernier pointage à St Cloud, ils sont ensemble à la 3ème place. Yes ! Direction donc la Tour Eiffel où j’arrive pour l’arrivée de Manu Gault. Magnifique performance de Manu et une très belle arrivée, émouvante. Un grand bravo !! Nicolas Duhail arrive quelques minutes plus tard. Yann et Yoan finiront finalement tranquillement 26’ après, ensemble. Une belle arrivée, en équipe ! Le team fait carton plein du côté des podiums sur cette 10ème édition, ce qui lance la saison sur de belles bases !

Douche suivi d’une remise des prix dans les salons feutrés du premier étage avant de finir la soirée dans un bon p’tit restaurant. Fin de cette escapade parisienne qui aura été encore une fois très sympathique !

Les projecteurs sont à présent braqués sur Olive avec une entrée en scène sur le trail de la Sainte Victoire dans 15 jours. Course à suivre…