Comment faire pour résumer en quelques lignes ce si beau « voyage » dans ce magnifique massif de Belledonne ? Je vais essayer de vous faire partager quelques moments clés de cette aventure, pour laquelle je m’entraine depuis le début de l’année. 144 km et 10800D+ à travers le massif de Belledonne. Bienvenue sur l’Echappée Belle !
Le départ est donné à 6h dans le parc du Château de Vizille. La difficulté du parcours (47% de finishers en 2015), les échos que j’ai eus de cette course, la reco début juillet des 80 derniers km et la chaleur annoncée me font prendre un départ prudent, en respectant mon allure. Dès le début de course je surveille mon cardio et je fais attention à ne pas « monter » trop haut.
Passé le refuge de la Pra (km 28), le décor change, nous entrons dans un monde minéral où le caillou est roi ! Il est très difficile de courir voir impossible, le terrain est très technique. Mais que c’est beau ! La chaleur pointe le bout de son nez, la montée vers la croix de Belledonne à 2880m est terrible !! la pente est raide, je me fais doubler par quelques coureurs, et je me dis que j’aurai peut être dû prendre les bâtons… mais je ne m’affole pas et j’essaye de garder un rythme régulier. A ce moment là je dois pointer en 18ème position.
Il est 15h, j’arrive au ravito du Habert Aiguebelle en 15 ème position (km 47).
Je me pose 5 minutes pour faire le plein d’eau et avaler une soupe aux vermicelles. Le terrain est vraiment technique, les portions sur lesquelles il est possible de courir sont rares, il fait vraiment chaud et je profite de chaque torrent pour mouiller la casquette et me rafraîchir. La montée suivante au col de la Vache (2500m) se fait dans de gros blocs où il est difficile de trouver son chemin, il faut être bien concentré pour trouver les fanions, bref y’a pas de sentiers et les cuisses commencent à piquer. Une fois au col la vue sur le lac des 7 Laux est magnifique….
A 19h j’arrive enfin au ravito du Pleynet (km 65) où Nadège et les enfants m’attendent.
Je suis heureux de les retrouver et les enfants en profitent pour me raconter leur journée : escalade, château gonflable, tour de télésiège, petit resto bref la belle vie et un air de vacance flotte… Pendant que je change de chaussettes et me remets de la nok sous les pieds, Léonie me change les bidons et Samuel va me chercher une soupe. Je pars reboosté, les jambes sont bonnes bref tout va bien et j’ai déjà pris beaucoup de plaisir sur cette première partie de course !
Je quitte le ravito des Gleysin (km 80) vers 22h20 en 10ème position et je vais pas passer la nuit seul…
Laurent va jouer le rôle de pacer pendant la nuit et nous allons vivre une expérience énorme ! Nous commençons par la « petite » montée du col de Moretan , 1400D+ en 6 km. Là Laurent a assuré comme un chef il adapte son rythme au mien, on discute un peu , il me sors quelques blagues mais surtout je sens qu’il est à fond dans son rôle dans le but de m’aider. On se connaît par cœur et cela se sent. Nous partageons notre effort, il adapte l’allure en fonction de mes temps faible. Le ciel est magnifique, il fait encore chaud malgré la nuit et l’altitude; moi je monte sans me poser de questions à la lueur de ma frontale en suivant les pieds de mon compagnon de route… pur moment de plénitude, quelle chance de pouvoir être en montagne à 2500m d’altitude, sous le ciel étoilé, je ne pense à rien, le top ! La descente sur le névé fut un pur moment de bonheur, tout en glissade avec l’aide de la corde posée par les bénévoles…on a même réussi à courir un peu mais pas longtemps bah oui on est dans Belledonne, et dans Belledonne courir c’est pas possible !!!
8h20, j’arrive à Val Pelouse ( 117 km) Nadège m’annonce 7ème.
Le moral est bon, la nuit avec Lolo (bah ouais après une nuit blanche en amoureux on se donne des petits noms !) s’est bien passée. (Laurent arrêtera à ce ravito) Les enfants m’accueillent avec la cloche, leur nuit dans la voiture s’est bien passée. Je mange ma crème de riz et d’avoine, une soupe, change de chaussettes. Les jambes répondent bien et la partie qui suit est moins technique même si il reste de bon coup de cul… Je repars sans trop tarder, le rythme est bon et j’arrive à relancer dès que le terrain s’y prête. J’arrive même à descendre comme un calu au bout de 28h de course ce qui me permets de reprendre le 6ème. J’ai du mal à réaliser, il reste 12 km et je suis entrain de faire une course pleine. Moi qui espérais faire un top 10 je suis entrain de le faire en réalisant une course régulière.
Finalement je prends une belle 6ème place
Nous aurons mis 31h31 pour rallier Aiguebelle ! Oui « nous » car j’associe Nadège, Samuel et Léonie qui ont assuré comme des chefs le jour J avec une assistance au top et qui supportent mes entraînements tout au long de l’année. Laurent m’a permis de passer sans encombre la nuit. Je pense également à mon pote François qui a partagé mes entraînements le we le plus souvent dès 6h du mat et sous la pluie !
Merci à tous les partenaires du Team Trace de Trail pour l’équipement topissime de la tête au pied !!!
Et enfin à mon entraîneur Jean Claude Banfi qui m’a parfaitement préparé physiquement et briffé sur ma gestion de course !
Du pur bonheur de sonner la désormais célèbre cloche d’arrivée avec les loulous !!!
Merci à tous les bénévoles, vous êtes Enormes !!!
Bravo à tous les Finishers !
J’en ai profité à 200%, et quelle chance de pouvoir faire ce sport, quelle chance de prendre un départ d’un ultra avec comme seul soucis d’avancer !
Merci à l’Echappée Belle qui est surement la course la plus dure, la plus technique de l’hexagone et sans aucun doute la plus belle !!!!
Retrouvez le parcours sur trace de Trail (cliquer sur l’image)
3 comments
hubert says:
Sep 2, 2016
yeah olivier ! well done !
MORIN says:
Sep 4, 2016
On te savait fort en course, mais on ne te connaissait pas tes talents d’écrivain! Quel fils complet! Nous sommes très fiers
Et bravo à tous ceux qui t’entourent et sans lesquels effectivement la réussite n’aurait pas la même saveur
Les parents
betonnasse says:
Sep 5, 2016
bravo a toi !champion! tu nous fait vibrer avec tes suivis live!