A 3 semaines d’un objectif il est coutume de faire ce qu’on appelle un week-end choc (WEC). Suivant les envies et les possibilités ce peut être un trail avec dossard et du vélo le lendemain, 2 jours de courses comme lors de la Maxi-Race XL, 2 longues sorties d’entrainements ou bien une course le lendemain d’une longue sortie. C’est cette dernière option que j’ai choisie pour préparer l’UTMB qui approche à grands pas.

Direction donc la Haute-Maurienne en ce premier week-end du mois d’Août, région qui ne m’a pas laissé un bon souvenir lors de mon dernier séjour puisque je m’y suis fracturé l’omoplate en chutant en ski de fond. Mais heureusement je suis plus à l’aise en montagne l’été !

Samedi à l’aube je m’élance de Bramans pour une belle sortie de 45km et 2200m+ . Une longue ascension via le col du Petit Mont Cenis me permet de rejoindre le lac du Mont Cenis afin d’en faire le tour complet.

Le brouillard du matin disparait rapidement et laisse place à un grand ciel bleu. Je prends beaucoup de plaisir sur des sentiers pas trop techniques qui me conviennent parfaitement. Après 5h24 de rando/course je retrouve Lanslebourg où je retire mon dossard pour le 45km du Trail EDF Cenis Tour du lendemain (merci à Isostar partenaire de l’épreuve pour le dossard).

edfcenistourparcours sur Trace de trail en cliquant sur l’image

aveccedricetalexDimanche matin retour à Lanslebourg pour prendre le départ du trail à 8h. Je retrouve avec plaisir l’ami Alexandre Laville lui aussi venu faire un WEC et Cédric Gazulla, le voisin stéphanois qui a fait de ce trail son objectif estival. En ce qui me concerne pas vraiment d’objectif de place et de temps même si avec un dossard accroché au maillot on espère toujours faire « quelque chose ».

Les premières centaines de mètres ne sont pas évidentes, j’ai l’impression de n’avoir rien dans les cuisses et le souffle est court. Mais finalement tout rentre très vite dans l’ordre et je retrouve de bonnes sensations. Un trio avec Cédric prend le large sur les premiers kilomètres assez roulants menant à Lanslevillard et à ma grande surprise je suis dans un petit groupe juste derrière avec entre autre Franck Gorry. Je parviens à trottiner de partout mais opte pour la marche rapide lorsque nous commençons l’ascension vers Côte Plane via le passage du Single. Franck s’envole et je me retrouve en compagnie de 2 coureurs dont Guillaume Quere, un lyonnais dont je fais la connaissance. Nous rejoignons le ravitaillement du col du Mont Cenis (2081m) après une magnifique section sur un single roulant surplombant la vallée de Haute-Maurienne puis une piste où nous pouvons allonger encore un peu plus la foulée.

edfcenistourravito

Au col je retrouve Murielle, change de bidons, chope un morceau de banane sur la table de ravitaillement et bois quelques gorgées de St Yorre. Puis c’est parti pour la belle grimpette vers le Fort de la Turra puis le Pas de la Beccia (2717m). Les esses de la montée me permettent d’apercevoir qu’il y a quelques coureurs pas loin derrière dont Alex que je reconnais avec ces bâtons. Mais sans trop m’employer et en mangeant un sandwich de pain de mie fromage de chèvre/miel je lâche mes compagnons. J’ai repéré ce passage en y passant hier et ne suit donc pas surpris par le passage hyper raide où la chaine faisant office de main courante s’avère bien utile. A proximité du Fort l’ascension continue mais la pente y est douce jusqu’au sommet. Le décor y est beaucoup plus minéral mais le sentier reste assez propre et je peux trottiner régulièrement. Je double des coureurs du 73km partis 2 heures avant nous ce matin et au loin il me semble que c’est Franck Gorry sur lequel je reviens. Au Pas de la Beccia on m’annonce 4ème (un des membres du trio de tête a dû abandonner), à seulement 3 minutes du 3ème.

Je bascule dans la superbe descente. Le panorama y est magnifique avec vu sur le Lac du Mont Cenis et les sommets environnants. Mais il faut faire attention à ne pas trop s’extasier et regarder où l’on pose les pieds. A ce jeu là je m’en sors vraiment bien et je fais une très bonne descente, enchaînant les virages sans trembler.

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Je fonds littéralement sur Franck que je rejoins avant le refuge du Petit Mont Cenis où se tient le 2ème ravitaillement. Je lui demande si tout va bien car je suis surpris d’être revenu si vite sur lui mais il me dit que oui et que j’ai fait une énorme descente. Le podium est désormais envisageable et je compte bien ne pas le laisser s’échapper. Petit hic au ravito, pas de Murielle qui devait pourtant y monter. Pas trop grave, je remplis mes bidons d’eau, bois un peu de coca et mange de la banane et j’ai encore de quoi tenir dans mon sac. Par contre ça m’inquiète pour elle de ne pas la voir. Mais alors que je m’apprête à repartir la voilà qui arrive en courant. Elle m’attendait juste au mauvais endroit et ne s’en était rendu compte qu’au dernier moment !! Je repars donc rassuré en compagnie de Franck à l’assaut des 18kms.

Une nouvelle longue grimpée nous attend jusqu’au Col de Sollières (2639m) et je lâche très rapidement mon compagnon. L’alternance course/marche se fait naturellement au gré du pourcentage irrégulier de la pente et le sommet est en vu au loin. Je rejoins et croise de nombreux randonneurs mais il me semble bien qu’il y a un coureur à un peu moins de 3 minutes devant. Et si la 2ème place était possible ? L’idée me plait bien et m’incite à ne pas mollir. Au col il ne reste que 14km de descente et je compte bien les faire à fond !

Une fois encore le sentier à flanc de montagne est sans difficulté et je cours autour de 16km/h grignotant seconde par seconde mon retard sur le coureur qui me précède. Il court bien lui aussi et je ne le rattrape qu’après une longue poursuite. Malheureusement la couleur de son dossard différente du mien m’informe que ce coureur n’est pas sur le 45km. En effet il s’agit de Damien Jeanjean un excellent coureur (7ème de la Saintélyon 2015) engagé sur la formule bivouac en 2 jours. Je continue malgré tout sur ma lancée, le but étant de finir le plus rapidement possible. Je zappe le dernier ravitaillement du Replat des Canons trop proche de l’arrivée et lâche Damien sur un faux plat montant en forêt. J’ai reconnu hier les derniers kilomètres de la descente ce qui me permet de bien me lâcher. Je double beaucoup de monde, des participants du 20 et 27km sans pour autant être trop gêné. Je passe sans encombre les quelques passages bien glissants et raides du final et retrouve très vite le centre de Lanslebourg et l’arrivée. Je franchis l’arche en 4h30’30 » à la 3ème place, loin derrière Cédric Gazulla mais très satisfait de ce week-end en Haute-Maurienne et de la forme à l’approche de l’UTMB.

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