Après l’EcoTrail de Paris au mois de mars, voici le deuxième gros objectif de la saison. Une belle balade de 80km entre le lac d’Annecy et le lac du Bourget. Un concept de course que je trouve très sympa, avec une traversée du massif des Bauges pour relier deux magnifiques lacs des Alpes.

C’est avec beaucoup de plaisir que je me retrouve au départ de cette troisième édition de l’Interlac Trail, que je découvre pour la première fois.

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Dimanche, 4h du matin. La navette nous dépose au bord du lac d’Annecy, dans le petit village de Duingt. Derniers préparatifs, je dépose mon sac à la consigne : « Ah le dossard 17 ! Je sens que ça va être un bon numéro celui-là ! » me lance le bénévole en charge des sacs. Oh ben mon brave, si seulement ça pouvait être vrai…On verra ça cet après-midi du côté d’Aix les Bains. Il faut dire que c’est la première fois que je fais une course aussi longue en début de saison. Et mon entrainement des deux derniers mois s’est résumé à deux petites sorties rando-course de 2-3h et un weekend choc « Trail du lac de Paladru » (30km de vérification de balisage le samedi + 30km de compet’ le dimanche). Autant dire que je ne fais pas la maline en rejoignant la ligne de départ. Mais on est d’accord…

« sur un malentendu, ça peut marcher ! »

5h, nous voilà partis à la lueur de nos frontales pour les 77km et 3500m de course. « Devenez qui vous voulez ! », tel est le slogan de l’Interlac. Eh bien à ce moment là je me dis surtout : « Devient qui tu es et surtout qui tu peux ! ». Il y a de quoi méditer sur le sujet. Eh bien je ne le sais pas encore, mais je trouverai la réponse en chemin…

Aller, pas trop de philo à 5h du mat’. Nous voici dans la première difficulté du jour, une montée de 6km et 860m+. Après 2 km de montée sur la route, on attaque un petit sentier qui va nous mener jusqu’au col de la Cochette par la crête de la montagne d’Entrevernes. J’aborde cette montée tranquillement pour gérer cette course dans la durée ! Les premières sensations sont plutôt bonnes, j’apprécie cette montée dans le calme de la nuit, à la lueur des frontales et au bruit des bâtons. Une bonne ambiance qui fait oublier le réveil matinal ! Arrivé au sommet, le jour se lève et j’éteinds ma HL40 dans la descente qui nous mène à St Eustache.

Après 6km de descente v’là la fameuse montée du Semnoz. Après « l’entrée », voilà le « plat de résistance » de ce menu 4 étoiles ! Une belle ascension de 1000m+. Les sensations sont bonnes et la montée passe relativement vite. Je débouche au Semnoz au bout de 3h de course, dans le timing que j’avais imaginé. Il fait froid, j’ai sortie la veste Craft Focus Jacket dans la dernière pente. On m’indique que l’Espagnole Mercedes Arcoz Zafra, qui m’a faussé compagnie dès le départ, est à quelques minutes devant. Je ne m’attarde pas au ravitaillement et mets le cap sur le pont de l’Abîme, 8km et 1100m plus bas. La descente est glissante et je l’aborde avec prudence. Je sais que je vais perdre du temps et que l’écart va encore un peu se creuser avec Mercedes, mais je préfère assurer, mon objectif est quand même avant tout de passer la ligne d’arrivée ! J’arrive à ce fameux pont de l’Abîme en 3h50. 

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Les enfants sont là, tout content de pouvoir faire l’assistance. Ils ont même la cloche souvenir de l’OCC pour mettre l’ambiance ! Je recharge en boisson avant de repartir pour « la dernière grosse bosse », avec encore un bon 1000m+. J’attaque cette troisième montée avec de bonnes sensations mais je sens bien que le dénivelé s’accumule et que celle là va sans doute être plus compliquée. Et cette impression va se confirmer un peu plus tard. Je me prends un coup de moins bien vers le km34. Je sais que ce n’est qu’un mauvais passage, je repense au récit d’Olive sur la diagonale des fous quand il est quasi à quatre pattes, au plus bas et ensuite, deux heures après, semble frais comme un gardon. Un truc qui m’épate franchement !!! De quoi relativiser ce petit passage à vide…. J’en profite pour prendre quelques photos histoire de me changer les idées. Je me paye même le luxe de prendre un bon bain de boue, histoire de profiter à fond des Bauges 😉 J’arrive finalement au chalet de la Plate (40km, 3000m+), avec la forme qui revient. Le temps de plaisanter un peu avec les bénévoles, et je repars, de nouveau dans le positif. Les jambes commencent à être lourdes, mais la forme et le moral sont là, c’est tout bon !

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Bon ok, je ne devais pas être au mieux car le lac penche…

S’en suivent 7km et 400m+ pour rejoindre le plateau du Revard que j’atteins vers midi, parfait pour la pause pique-nique ! Les enfants m’attendent, c’est chouette de les voir. J’attrape du pain, du jambon, du fromage (bref, un sandwich), un bidon de soupe et je repars pour une boucle de 10km sur le plateau. C’est plat. Très plat. Enfin, il y a bien quelques bosses bien sur, mais ça semble tellement plat par rapport à la première partie de course. Il faut courir, ce qui demande un effort psychologique important ! Je passe le temps en mangeant. Chacun son truc 😉

Deuxième passage au Revard, je change les bidons et file dans la descente vers Aix les Bains. Une belle descente de 20km, celle qu’on attend depuis le début en se disant « une fois que je serai là c’est tout bon » mais qui n’est pas si évidente à gérer par sa longueur et certaines portions raides. Après 60 bornes l’organisme commence à fatiguer. Je fais attention de ne pas négliger mon alimentation, jusqu’au bout, pour finir dans de bonnes conditions. Je sais que devant c’est trop loin et que derrière j’ai une bonne marge. Je m’étais fixé un temps de 10h et à ce moment là, après un rapide calcul, je me dis que je devrais être dans le timing. La classe ! Moi qui pensait que cette course serait un long chemin de croix 🙂 Cette descente passe relativement bien et je me prends même à apprécier les portions plates et les petites remontées qui jalonnent les 5 derniers kilomètres. J’arrive sur l’Esplanade d’Aix-les-Bains sous le soleil et retrouve mes deux minettes pour les dernières centaines de mètres. On franchit la ligne d’arrivée ensemble, contente d’avoir bouclé cette course, dans le timing fixé à savoir 10h et 2 petites minutes (16ème scratch, 2ème femme). Comme quoi, « sur un malentendu, ça peut le faire ! »

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En conclusion : tout d’abord, un grand merci à Christophe Aubonnet, aux bénévoles et à toute l’équipe de l’Interlac pour cette belle épopée entre les deux lacs. Une organisation très sympa, c’était un réel plaisir de venir courir cet Interlac ! Et au terme de cette course,  j’ai trouvé ma réponse au slogan « Devenez qui vous voulez ! »… Et vous ?

IMG_8831slTime to fly…

Hoka

Retrouvez le parcours sur Trace De Trail (cliquez sur l’image)

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