Après m’être inscrite à l’Ultra Sky Race sur les conseils de Yann, qu’est ce que j’apprend? Le coquin ne viendra pas car cette saison il veut grappiller des points pour l’UTMB et la course n’en rapporte pas! Quelle idée de l’avoir écouté…

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Au départ avec Jean-Mi et un de ses potes de Saint-Etienne

Du départ aux chalets des Acles (25ème km)

Pour les premiers 1300 m de D+ d’affilée du jour je décide de me caler derrière Juliette Blanchet, une spécialiste de l’ultra trail que Cécile connaît bien ; ). Je me dis qu’elle va partir prudemment mais pas du tout : dès que Delphine Roux nous double elle emboîte le pas. Le chemin type piste forestière au départ se rétrécit et se raidit progressivement. Je reste dans les bottes de Juliette et Delphine s’éloigne devant. Arrivés au col du Chaberton, nous voyons les premiers qui commencent  à redescendre la portion en aller-retour jusqu’au pic du même nom en s’équilibrant avec leurs bâtons. Après 2-3 glissades sur la neige qui fond je perd Juliette de vue et nous nous croisons près du sommet. La descente est une vrais patinoire entre les restes de neige et la roche friable qui glisse sous les pieds. J’opte pour la technique des glissades successives  et j’emporte les cailloux avec moi si bien que de retour au col je suis obligée de m’arrêter pour vider mes chaussures des tonnes de caillasses qui se trouvent dedans! J’en profite pour ranger ma frontale Ferei car le jour se lève déjà. Ouf, la descente qui suit est un peu plus facile mais je perd plusieurs minutes en manquant le single qui part sur la droite pour rejoindre le pied du col Déserte en Italie. Ce col en « s » porte bien son nom : il est en pierres et sans végétations du début à la fin. En haut, nous basculons dans la vallée des Acles pour rejoindre les chalets du même nom par un joli chemin au milieu des mélèzes typiques de la végétation locale.

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Des Chalets des Acles aux Granges de la Vallée Etroite (45ème km)

J’échange les bidons avec mon ravitailleur préféré ; ) et reprend quelques barres Isostar avant de repartir en compagnie de Delphine Roux pour attaquer le col des Acles. Elle m’apprend qu’elle habite le Queyras voisin et j’en profite pour lui demander comment on prononce « Queyras » avec ou sans « S »???  Cécile avait bien raison : c’est sans « S » si on ne veut pas faire trop touriste … Comme la montée est plutôt cool et régulière, j’en profite pour m’hydrater et manger car il reste encore un bout de chemin ; / Delphine part devant mais je la double dès que la pente s’inverse : elle a mal au dos et s’est tordu la cheville.

Robin , un copain de Yann m’accompagne dans la montée qui suit et  qui nous amène à la Côte névachaise. Le paysage est magnifique : nous voyons la barre des Ecrins à droite et les sommets du Queyras à gauche avec au milieu un paysage minéral qui ressemble étrangement aux chaos des Causses.

Après 1,7 km de goudron pour atteindre le col de l’Echelle, nous montons à l’Epaule des Thures puis au col des Thures via un alpage où paissent des moutons. Heureusement, pas d' »amis » Patous en vue ; )

Nous basculons du côté de la vallée étroite et je rattrape Loïc avec qui je tape la discute : qu’est ce que le temps passe vite quand on pense à autre chose! Un coureur italien qui coupe depuis le début se retrouve coincé par la rivière. Nous rigolons de bon cœur en voyant sa bêtise.

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Avec Loïc qui m’a permis d’arriver au ravito avec le sourire!

Au ravito des Granges de la Vallée Etroite, Olivier m’apprend que Juliette a une bonne vingtaine de minutes d’avance mais une grosse ampoule sous le pied. Aujourd’hui, je ne prend pas le risque de me mettre dans la rouge car finir sera déjà super et j’apprendrai plus tard que j’avis bien raison car près de 50% des participants abandonneront.

De la Vallée Etroite au Refuge de Laval (62ème km) par le Mont Thabor

Nous voilà dans le gros morceau du jour : le Mont Thabor et ses 3178 m d’altitude soit 1400m de dénivelé positif à se farcir d’une traite. Après un passage par la piste forestière embouteillée par des italiens venus en force pour la procession qui a lieu ce jour jusqu’à la maison des Chamois, nous rejoignons un sentier plus calme. Nous apercevons à peine la petite cabane tout là-haut et qui est visiblement notre objectif. Le soleil tape fort et on sent la puissance du lieu à la pression des eaux des nombreux torrents que nous traversons et qui nous servent bien à nous hydrater.

 

 

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Le Mont Thabor et sa cabane tout là-haut!

Nico, mon cousin traileur, m’avait annoncé que ce serait mon chemin de Croix et je comprend bien le double sens : c’est dur et de grandes croix sont plantées de façon régulière et matérialisent ainsi le chemin.

Comme pour la partie finale du Chaberton, nous faisons un aller-retour du col au Pic : la cabane est plus grande quand on est en haut ; )

La descente du Thabor est tout aussi interminable que la montée. Nous commençons par descendre des pierriers encore bien enneigés par endroits si bien que je suis obligée de me faire glisser sur les fesses sur les névés comme lors de ma première 6000D. Ensuite, nous remontons sur une crête, mince je pensais qu’on était tranquille pour un moment …En quand enfin nous rejoignons un sentier pas trop raide, il est bourré de pierres et de rochers si bien que nous descendons à 8km/h ! Pas possible de regarder autre chose que là où nous mettons les pieds!

Du Refuge de Laval à Plampinet (78ème km)

 _DSC1888Le doute après avoir affronter le terrible Mont Thabor

J’arrive au ravito du refuge de Laval usée. Je prend le temps de bien boire et j’emporte quelques compotes et gel Actifood Exotic car je suis un peu écœurée et c’est ce qui passe le mieux dans cette situation. Je double David Uliana avec qui j’avais fait le yoyo jusque là. Je m’attend à 16 km de descente tranquille mais le chemin qui longe la Clarée remonte par endroit et est parsemé de rochers sur sa partie haute. Y’en a marre de cette caillasse!

Heureusement à partir de Fontcouvert et le chemin devient roulant et ça fait du bien de courir sans devoir réfléchir sans cesse où mette les pieds.

De Plampinet à l’arrivée (94ème km)

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Ca sent bon l’écurie! 

Je repars du ravito avec Robin pour affronter les derniers 1200m de dénivelé positif du parcours . Il s’éloigne progressivement en compagnie d’un autre coureur partie en même temps que nous du ravito.

L’orage se prépare et jusqu’au col de Dormillouse je reçois des gouttes. Finalement l’orage a du partir sur une des montagnes voisines et nous a épargnés de ce côté.

Les grimpettes et les descentes s’enchaînent pour rejoindre le col de la Lause et la tête du Fournéous par la crête du Chalvet. Je rattrape Jean-Sébastien qui rigole en me disant « T’as vu comme ça court un papi?

La dernière descente me pique littéralement les jambes mais je serre les dents et m’efforce de courir souple car c’est typiquement le genre de chemin que j’adore. Il serpente entre les mélèzes avec une pente pas trop forte et le sol est bien souple.

Je finis du coup en 15h40. Je suis 17ème au scratch et 2ème femme derrière Juliette, vraiment très forte et pas douillette!

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