8 ans après une première participation me voici de retour sur les chemins du Trail Givré de Montanay. En 2006, je commençais tout juste la course à pied et les 18km et 300m de dénivelé me convenaient bien. J’avais d’ailleurs pris une heureuse 4ème place après une moitié de course au côté du recordman de l’épreuve Eric Mercier !

traigivre2006_avecEricMercieren 2006 avec Eric Mercier

En 8 ans de l’eau a coulé sous les ponts et sur les chemins de Montanay !! Je suis moins rapide et l’épreuve a pris une ampleur nationale en accueillant désormais une manche du Trail Tour National Court. Autant dire que je ne m’attends pas à jouer les premiers rôles d’autant que l’entraînement est costaud et pas de tout repos en ce moment …

Il fait beau en ce dimanche matin et avec plus de 5°C le trail n’aura rien de givré. Par contre les 5 kms d’échauffement sur la petite boucle inédite du parcours me confirment que le terrain est très gras par endroits et que ça va glisser !

A 9h15 le départ est donné à plus de 700 coureurs. Près de 2kms de route permettent au peloton de bien s’étirer. Les cadors ne partent pas très vite mais je ne cherche pas à suivre, bien décidé à ne m’occuper que de moi. Un premier kilomètre en 3’37 », juste ce qu’il faut pour ne pas me mettre dans le rouge.

Nous nous engageons ensuite les uns derrière les autres dans le bois de Montanay sur un étroit chemin bien glissant et, assez à l’aise, je grignote quelques places. Je passe sans encombre la seule descente technique de cette première boucle. Nous retrouvons de longues lignes droites au milieu des champs en sortant du bois. Au loin je vois la tête de course et je commence à compter combien de coureurs me précèdent mais j’arrête rapidement en me disant que ce n’est pas très important pour le moment.

Nous retrouvons l’aire de départ au bout de 4,5km après un bon faux plat montant. Je suis dans le sillage du grand Alain Guimet aux environs de la 25ème place. Il y a pas mal de vent et cette position à l’abri du coureur savoyard me va bien car la suite sur le plateau est roulant et très exposé. Son allure autour de 16km/h me va bien aussi. D’ailleurs petit à petit nous revenons sur les coureurs qui nous précèdent pour former un groupe de 5 coureurs avec entre autres Alain mais aussi Baptiste Choutkoff (Ambérieu Marathon) et mon collègue d’Endurance Shop Villefranche Didier Girard qui mène la danse sur le single bien glissant le long du ruisseau des Echets. Ca tournicotte un peu et le moindre faux pas et c’est un plongeon dans l’eau!

Un peu plus loin je prends enfin la tête du groupe pour faire ma part de boulot. On recolle alors à José Michel (Terre de Running) avant une courte descente sur route. En 2006 nous faisions ce passage dans l’autre sens et je sais donc que la côte qui se présente est courte (comme toutes les bosses du coin) mais que le pourcentage augmente crescendo. Ca glisse un peu dans ce goulet et nous sommes obligés de marcher et de mettre les mains au sol pour arriver jusqu’en haut sans reculer !

La relance sur le plat est difficile pour moi, j’ai les « grosses » cuisses et il me faut quelques centaines de mètres pour retrouver une foulée efficace et sans douleur. Dans l’histoire nous avons distancé Didier et bientôt c’est José qui met le clignotant si bien que je me retrouve seul avec Alain et Baptiste. On passe au ravitaillement du 12ème km au bout de 47′ et bien que je sois parti sans eau je ne m’y arrête pas…

On emprunte un nouveau goulet mais cette fois-ci dans le sens de la descente. Je m’y amuse bien au milieu de la boue et des gros galets qu’il faut esquiver. On retrouve plus bas le ruisseau des Echets que nous longeons sur un étroit single. C’est ludique, ça monte, ça descend et ça zigzag. Il y a même des petits troncs d’arbres à emjamber a priori sans difficulté. Néanmoins allez savoir pourquoi je rate le saut et me retrouve sans rien voir venir à plat ventre dans la boue !! Plus de peur que de mal, je me relève aussitôt et reprends ma place entre Alain qui mène et Baptiste qui ferme la marche.
Celui-ci relance l’allure qui avait un peu faibli au profit d’un enchaînement de deux nouveaux petits coups de cul. Je m’accroche mais une nouvelle fois j’ai les grosses cuisses au moment de relancer en haut. Malgré les encouragements de Jujutrail qui immortalise l’instant je perds mètre par mètre le contact avec mes compagnons.

trailgivre2006_fond

Dur dur cette impression de se traîner alors qu’il faudrait allonger la foulée. Je sens que la fin de course va être difficile (il reste 8km) d’autant qu’il reste encore 2 bonnes grimpées. Pour autant je reviens sur le duo après quelques centaines de mètres, juste avant de plonger une dernière fois le long du ruisseau et retrouve alors un peu d’espoir de bien finir et pourquoi pas d’aller chercher une bonne 20ème place.

Je ne sais pas si c’est cette pensée qui me déconcentre mais une nouvelle fois je me retrouve au sol en un magnifique roulé-boulé sorti de je ne sais où moi qui n’ai jamais fait de judo ! Heureusement la boue est là pour amortir la chute. A peine le temps de me relever qu’il faut déjà se lancer à l’assaut de la côte la plus longue de la course. Alain attaque fort au pied et s’envole avec Baptiste. Au vu des sensations je décide de laisser passer l’orage et je monte en alternant marche rapide et course. Mais je ne suis plus très efficace et un coureur me double puis un autre, et à nouveau un autre et encore un autre si bien que je perds 4 places en quelques instants… Et bien que très vite nous retrouvions un profil sur route moins pentu je suis définitivement décroché, incapable d’accélérer. Désormais c’est sauve qui peut ! Didier Girard me rejoint un peu plus loin et malgré ses encouragements je ne peux m’accrocher à ses basques (dommage car il fera une énorme fin de course et ira chercher la 19ème place).

Je me motive en me disant qu’il ne reste « que » 5km et qu’une seule véritable côte. Je prends quelques secondes pour boire un verre de coca au ravitaillement du 18ème km (1h15) car je sens qu’il va me falloir un peu de sucre pour ne pas sombrer et je m’engage dans la dernière descente. La boue y est épaisse et amortit bien les chocs et la seule difficulté est de bien baisser la tête pour ne pas se cogner aux lourds troncs d’arbres obstruant le passage. Je m’en sors bien et le « jamais 2 sans 3 » ne sera pas pour moi aujourd’hui.

Allez, une dernière côte pas trop raide et il n’y aura pratiquement que du plat pour rejoindre l’arrivée. Les autres ne sont pas si loin devant mais hélas je ne suis vraiment pas efficace et ils s’éloignent inexorablement. Derrière 2 coureurs me talonnent mais ils ne sont a priori pas plus fringuants que moi car bien que je marche à plusieurs reprises ils ne reviennent pas sur moi.

trailgivre2006_a-1-5km-de-l-arrivee

Enfin j’arrive sur le plateau de Montanay et retrouve avec plaisir la large route en terre et je peux alors relancer l’allure autour de 14-15km/h. Malgré tout Bruno Rey, le vainqueur de la Saintexpress 2013 me rejoint . Je pense que j’aurais pu suivre mais je ne suis plus très motivé et je le laisse partir sans m’accrocher. Je finis sans trop taper dans les réserves et retrouve enfin l’arrivée après 1h37’04 » et 22,8km 430m+ de course en 27ème position, à des années lumières de mon copain d’Endurance Shop Villefranche Renaud Jaillardon qui s’impose une nouvelle fois devant Manu Meyssat !

Sur le coup je suis un peu déçu, car une place dans le top 20 était envisageable mais finalement le résultat est presque logique et comme dit mon entraîneur le Trail Givré n’était pas un objectif et c’est vrai que je ne l’ai pas abordé dans les meilleurs conditions. Je devrais être beaucoup mieux dans un mois pour le Trail des 3 Châteaux au Creusot, épreuve en 2 étapes, une nocturne de 20km le samedi et un 35km le dimanche matin.

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